Les jeunes dans l’arène…

Sur les plus de six millions d’électeurs inscrits, plus de la moitié est constituée de jeunes. Cette cartographie est conforme à une estimation datant de 2016 de l’Institut national de la Statistique qui indique que la population en âge de voter au Cameroun oscillait entre 13 et 14 millions de personnes.

En somme, le nombre de jeunes électeurs camerounais est potentiellement plus élevé que le nombre d’inscrits enregistrés par Elections Cameroon pour la présidentielle 2018. Du reste pendant la période des inscriptions plusieurs acteurs politiques avaient ciblé cette niche. C’est ainsi que les partis politiques ont essayé autant que possible de susciter l’intérêt de leurs jeunes militants pour la chose politique.

Ce fut également le cas pour la société civile. Ainsi en 2017, le Mouvement 11 millions de citoyens a été lancé par Cabral Libii (qui va finalement devenir candidat) pour encourager les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales.

Toutefois si les différentes campagnes pour encourager les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales ont connu un succès mitigé (lorsqu’on compare le potentiel à l’effectif des électeurs inscrits), l’intérêt des jeunes lors de la dernière présidentielle est indéniable.

Le regain d’intérêt de la jeunesse camerounaise peut se justifier par le profil de certains candidats. Ainsi, Serges Espoir Matomba 39 ans, Franklin Ndifor 37 ans, et Cabral Libii 38 ans ont apporté un peu de fraîcheur dans l’effectif du personnel politique traditionnel du pays. De façon mécanique, il semble bien que ces « candidatures-jeunes » ont amené de nombreux jeunes à se poser des questions.

Mais la jeunesse de certains candidats n’est pas le seul élément qui justifie l’intérêt de leurs congénères pour la politique. Dans les discours, les neufs candidats qui ont officiellement pris part aux joutes électorales, ont mis en avant des problématiques (éducation, formation, emploi, autonomisation, avenir etc.) qui sont dans l’ère du temps et qui semblent avoir séduit les jeunes.

Ainsi, dans les différentes équipes de campagne des candidats, des milliers de jeunes se sont investis pour se rendre utiles et participer aux débats en fonction de leurs aspirations. Par ailleurs, à l’heure de l’Internet, de nouvelles barrières sont tombées. De nouvelles tribunes se sont offertes aux jeunes pour s’exprimer et s’informer sur ce qu’il se passait autour d’eux. Les médias traditionnels et surtout...