Et demain, la politique

Les observateurs de la scène politique camerounaise sont pratiquement unanimes : l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 marque assurément un tournant dans l’histoire politique du pays. Parce qu’elle aura marqué un passage à l’étape supérieure en termes d’organisation, de transparence mais aussi et surtout d’appropriation par la masse des électeurs potentiels.

Oui, potentiels, car c’est sans doute au bout du processus que beaucoup ont pu se convaincre de la crédibilité une nouvelle fois renforcée, d’un appareil qu’ils avaient trop vite jugé, trop vite négligé, trop vite condamné. Il aura donc fallu que la conduite du contentieux électoral, fasse étalage des charmes de la démocratie camerounaise, pour que beaucoup d’entre nous réalisent que leur suffrage pouvait valablement être exprimé, puis protégé.

Et si l’on se fie aux nombreuses réactions d’étonnement agréable, voire d’émerveillement devant la démonstration de liberté, de patience et débat contradictoire que viennent d’offrir le Conseil constitutionnel, les candidats à la présidentielle, Elecam, l’administration et leurs avocats respectifs, on peut comprendre les murmures qui montent des quartiers et des ménages, annonçant une véritable réconciliation des Camerounais avec la politique.

Ils étaient plus ou moins désabusés. Et leur réelle désaffection vis-à-vis des affaires politiques, avait conduit ces dernières années, à un timide engouement pour les inscriptions sur les listes électorales. A peine 6 millions d’électeurs inscrits pour la présidentielle du 7 octobre, alors qu’avec ses plus de 20 millions d’habitants, le Cameroun pouvait légitimement prétendre à une population électorale plus consistante ! Le fait a été relevé aux cours de toutes les dernières élections.

Et malgré l’activisme de l’organe indépendant en charge de l’organisation matérielle des opérations électorales, couplé à l’accompagnement tout aussi actif des partis politiques et de certaines organisations de la société civile, beaucoup de Camerounais n’ont pas fait le déplacement des sites d’inscription, même quand, mobilité oblige, ils se rapprochaient d’eux dans les quartiers, les marchés et les cours d’églises. Beaucoup d’autres, pourtant inscrits ne sont pas sortis de chez eux le 7 octobre pour aller voter.

Mais après la tournure prise par les événements au lendemain de cet historique 7 octobre, il y en a assurément qui ont regretté leur tiédeur et leur immobilisme. Oui, la présidentielle de 2018 a démontré avec force que le système électoral camerounais mérite notre confiance. Le déroulement des diverses opérations dans une volonté indéniable de bien faire, la tenue du scrutin dans le calme et la responsabilité, la conduite des opérations post-électorales dans un esprit d’inclusion de toutes les parties prenantes, confor mément à la loi &...

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