Au mépris des lois
- Par BADJANG ba NKEN
- 25 oct. 2018 10:04
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Au lendemain de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, dont les résultats ont été solennellement proclamés lundi dernier 22 octobre, les attitudes et propos anti-républicains de certains acteurs du champ politique national laissent les observateurs pour le moins perplexes. Le cas notamment du candidat malheureux du MRC à ce scrutin, qui fait feu de tout bois pour faire passer au sein de l’opinion publique, avec le concours des médias nationaux et internationaux acquis à la cause, l’idée que c’est lui le véritable vainqueur de la dernière présidentielle.
Un comportement qui, ajouté à d’autres observés tout au long du processus électoral interroge sur sa perception du respect des lois et institutions républicaines. L’on se rappelle que le 8 octobre 2018, quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, l’homme s’autoproclamait déjà vainqueur de la consultation.
Laissant entendre, pour tromper la vigilance de ses concitoyens et des partenaires de notre pays, que le peuple lui aurait donné mandat pour gouverner le Cameroun. Une violation délibérée des textes qui intrigue, d’autant plus que selon la loi fondamentale, seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les résultats de l’élection présidentielle dans un délai bien précis, à savoir 15 jours au plus tard après la clôture du vote.
Une proclamation qui intervient selon le Code électoral après des tâches bien précises exécutées par les commissions locales de vote, les commissions départementales de supervision et la commission de recensement général des votes. De quels éléments crédibles disposait donc le candidat du MRC pour se proclamer élu le 8 octobre alors que les opérations se poursuivaient dans la plupart des commissions départementales ? Comment a-t-il pu obtenir la majorité des résultats alors qu’il est apparu lors des débats devant le Conseil constitutionnel que cette formation politique disposait de très de peu de scrutateurs dans certaines régions du fait de sa faible implantation ? Le mentor du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun n’a pas seulement foulé allègrement aux pieds la loi fondamentale et certaines dispositions pertinentes du Code électoral auxquelles il avait pourtant librement souscrit en s’alignant dans la course au fauteuil présidentiel, mais il s’est également fait distinguer par le mépris des institutions.
Plus particulièrement le Conseil constitutionnel, qu’il a du reste tenté de récuser lors de la première audience du contentieux électoral, mettant en cause la neutralité de la plupart de ses membres. Une attitude qui a d’autant plus surpris les observateurs avertis que c’est la Constitution qui fixe le mode de désignation du président et des membres du Conseil constitutionnel, et elle a prévu des mécanismes pour s’assurer de la neutralité des membres de l’auguste institution.
Aux Etats-Unis, pays souvent cité en exemple en matière...
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