Le Covid-19 ne choisit pas ses victimes
- Par Gregoire DJARMAILA
- 20 avril 2020 12:03
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Le Vih/Sida, les hépatites, le paludisme, les cancers ont tendance à être oubliés en ce temps de Covid-19. Depuis la survenue de cette pandémie, la panique s’est emparée de toute la planète, assimilant cette maladie à la mort. La stigmatisation qui est venue se greffer à cette maladie génère des charges et des peurs aux conséquences graves. Au Cameroun comme ailleurs dans le monde, être testé positif au coronavirus, c’est devenir la risée, de l’entourage, de la famille. Qu’il s’agisse des personnes déclarées positives ou non au Covid-19 ou du personnel soignant, cet autre mal n’épargne personne.
Par un tweet abondamment relayé samedi dernier, le ministre de la Santé publique s’est vu obligé de démentir la folle rumeur qui a circulé sur la mort supposée du directeur général de l’hôpital général de Douala alors que ce dernier venait de rentrer d’une séance de travail à Yaoundé. « Je voudrais appeler nos chers compatriotes à plus de responsabilité », implore Malachie Manaouda. Des « Fake news » macabres de ce genre on en consomme par dizaine chaque semaine depuis la survenue de la pandémie du coronavirus. L’obsession et la course folle aux statistiques et nouvelles obituaires font leur lot de ravages aux côtés de cette maladie. Et rien n’arrête ces spécialistes de l’alarmisme et de la sinistrose.
Nourrie par l’hypermédiatisation autour du Covid-19, la stigmatisation constitue une pernicieuse posture. Elle fait prospérer des comportements à risque, un déficit de prévention, de diagnostic précoce et de traitement. Les études l’ont démontré et l’on a vu ces dernières semaines, des individus exposés se soustraire au test de dépistage de peur d’être stigmatisés ou d’être rejetés par l’entourage ou la famille. De quoi en faire des schizophrènes ou des paranoïaques. Les premières victimes ont été les compatriotes ayant séjourné récemment à l’étranger. A leur arrivée, ils ont subi moult regards et commentaires désobligeants. Dans les régions n’ayant pas encore notifié de cas, le phénomène prend plus de galons. Toute personne en provenance d’une région « touchée » est considérée comme un « danger » public. On se souvient, il y a quelques jours, de l’affolement et des regards culpabilisants à l’égard de certains passagers en partance pour les régions septentrionales. Du fait de leur séjour dans le « sud » du pays, leur arrivée ou leur retour ont suscité des propos sentencieux.
Pour tenter de reprendre le contr&ocir...
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