Réflexion sur notre unité

Voici 48 ans que les Camerounais de deux rives du Moungo célèbrent l’avènement de l’Etat unitaire à travers la commémoration de la Fête nationale du 20 mai. Il n’est pas superflu de rappeler aux générations actuelles qui seraient tentées de ne considérer que la dimension festive que ce rituel qui date du 20 mai 1972 symbolise la volonté des Camerounais de forger un destin commun, sans contrainte, à travers la création d’un Etat unitaire. Cette forme de l’Etat pour laquelle les Camerounais ont librement opté a contribué à forger, au fil des ans, un sentiment patriotique et l’idéal unitaire chez les fils et filles de ce pays. Depuis lors, l’unité est restée un chantier en construction permanente. Comme dans la plupart des Etats ayant connu un itinéraire similaire, elle  n’a jamais été a priori une donnée définitivement acquise. Demain, les 48 ans de l’unité connaîtront un  cachet particulier. Pandémie du Covid-19 oblige, le président de la République a décidé d’annuler les manifestations publiques de cette commémoration. En cette période où la maladie est dans sa phase de contamination communautaire, Paul Biya a opté pour la préservation de la santé de ses compatriotes. Que le côté populaire soit annulé n’enlève rien à la symbolique de cet évènement.
Demain donc, même sans faste et solennité, les carillons des 48 bougies de l’unité nationale vont retentir. En lieu et place de la parade militaire, du défilé civil et des réceptions foraines qui marquent généralement ce grand moment historique de notre pays, les Camerounais marqueront un temps d’arrêt pour apprécier et mesurer le chemin parcouru en plus de quatre décennies d’unité nationale. Le thème de cette commémoration : « Tous unis face à la pandémie du Covid-19, pour un Cameroun résilient, résolument tourné vers la paix, la stabilité et le développement économique », comporte à lui tout seul suffisamment de la matière à réflexion. Cette commémoration qui intervient au moment où les chiffres de la  pandémie s’envolent doit constituer pour nous un moment de réflexion sur  de nouvelles habitudes et attitudes à adopter pour s’adapter à la nouvelle donne. Le coronavirus est venu bouleverser toutes les projections,   freiner la réalisation des projets, aggraver la crise économique et monétaire. Il s’agit,  non pas de capituler, mais de nous réinventer, de libérer de nouvelles énergies pour concevoir de nouveaux paradigmes. En l’absence d’un vaccin et d’un sérum capables d’atténuer les relents obituaires de cette maladie, nous devons maintenir les efforts actuels  visant à limiter sa propagation tout en faisant appel à des solutions endogènes. Toute situation crisogène constituant une opportunité et non une fatalité, il est également question de nous montrer inventifs, de savoir compter dorénavant sur nous-mêmes et de pouvoir nous remettre sur les rails afin de poursuivre notre cheminement vers l’émergence économique telle que promise par le chef de l’Etat.
Mais nous ne devrons jamais perdre de vue que l’unité nationale est une quête permanente. Elle ne doit jamais être considérée comme une œuvre complétement achevée. Les efforts déployés depuis 1972 pour la construire et la solidifier méritent d’&...

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