Il faut aller plus loin

Comment imaginer que le Cameroun, malgré son riche potentiel en matière d’élevage bovin, soit obligé de recourir aux importations pour satisfaire les besoins en lait de sa population ?

L’état des lieux impose pourtant cette solution regrettable. En effet, le pays accuse chaque année un déficit d’environ 120 000 tonnes en ce qui concerne la production laitière et dépense pas moins de 20 milliards de F pour importer des produits laitiers. Une situation qui accentue davantage le déficit de sa balance commerciale.
Des initiatives audacieuses visant à inverser la tendance n’ont pourtant pas manqué dans le passé. A l’instar du Projet laitier de Ngaoundéré implanté dès 1991 dans la région de l’Adamaoua, terre d’élevage par excellence, mais qui a dû mettre la clé sous le paillasson en 2002. Le Cameroun manquait ainsi son entrée dans l’ère de la production industrielle du lait, car l’usine de Ngaoundéré avait une capacité de 10 000 litres de lait par jour. Elle pouvait également produire en grande quantité du lait frais pasteurisé, des yaourts, du fromage, du beurre et de la crème. A l’origine de cette banqueroute, il y a, en plus des traditionnels problèmes de gouvernance (mauvaise gestion), ceux liés à l’écologie et à la génétique. Les experts soutiennent à cet égard que parmi les principaux problèmes qui entravent la production laitière dans le septentrion, il y a la saison sèche très marquée et le faible potentiel génétique de la race locale, le zébu Goudali. Une race du reste très répandue dans cette partie du pays réputée favorable à l’élevage bovin. Conséquence, en saison sèche, on observe une baisse importante des quantités de lait produites à cause du déficit alimentaire des animaux. Dans ces conditions, l’arrivée, le week-end dernier à Garoua, de 165 vaches laitières à haut rendement, est certes une lueur d’espoir dans le cadre de la modernisation  des exploitations, mais, il en faut plus pour changer la donne. Notamment, atteindre une masse critique en termes de présence massive des vaches à haut rendement dans les élevages. Sans oublier la résolution des problèmes liés à l’indisponibilité de...

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