« Le meilleur est à venir »

M. le directeur général, vous avez organisé il y a quelques jours une cérémonie pour dresser le bilan des activités commerciales au Port autonome de Kribi pour l’année 2020. Que peut-on en retenir ?
C’est la première fois que nous tenions de manière formelle et publique ce genre de rencontre, à l’initiative conjointe de la douane et du Port autonome de Kribi qui travaillent main dans la main depuis le départ. Notre objectif est non seulement de faire ce bilan, le faire connaître, mais surtout évaluer les faiblesses et les forces, puis se projeter. Il faut savoir que le port de Kribi c’est encore un bébé. S’il s’agissait d’un bâtiment, nous dirions que nous en sommes encore à mettre les fondations. Il a fallu commencer de zéro. A ceux qui pensent nous n’allons pas assez vite, je leur demande souvent s’il y en a qui étaient présents lorsque le port de Douala a démarré ses activités… C’est pour dire que c’est une expérience unique. Et nous avons eu beaucoup de chance. J’ai même l’impression que Dieu a disposé les choses de manière favorable, avec des personnes disponibles, ouvertes, formidables qui, en travaillant ensemble, ont permis d’élever cette fondation.
Que produit cette fondation que vous voyez si solide ?
En faisant le bilan, nous avons constaté, chiffres à l’appui, que les premiers résultats sont prometteurs. Nous retenons le dynamisme, la flexibilité, le travail d’équipe, des procédures mises en place méthodiquement, une option pour la dématérialisation qui est effective malgré quelques administrations qui peinent à suivre le rythme (usage des Tic, problème d’équipement, résistance au changement, etc.). Nous avons également mis en place le Système d’information portuaire (SIP), cette plateforme très moderne qui permet à tous les acteurs de la place portuaire de travailler de manière dématérialisée (accès, gestion marchandises, gestion des navires, etc.). Grâce à cette plateforme, vous pouvez par exemple dédouaner votre marchandise de Garoua sans avoir à vous déplacer à Kribi. Une fois que le camion est à Kribi, il ne lui faut que 20 mn pour entrer et ressortir du terminal à conteneurs, toutes formalités comprises. C’est inédit ! Nous avons associé les acteurs de la communauté portuaire à cette réunion bilan pour recueillir leurs commentaires, observations et propositions dont nous tiendrons compte pour nous améliorer. La perfection n’étant pas de ce monde, je pense que nous sommes sur le bon chemin et nous allons continuer à travailler ensemble.
Résultat prometteur, dynamisme constaté, un travail d’équipe… Comment tout cela a réussi à impacter l’économie nationale ?
Peut-être que ce n’est pas encore perceptible au niveau national, mais vous êtes déjà au courant que pour ce qui est de la douane, le secteur Sud II est très rapidement passé en deuxième position au rang des contributeurs aux recettes de la direction générale des Douanes. Pour rester sur la douane, on ne va quand-même pas dire qu’une structure qui a versé 74 milliards de F en 2020 dans les caisses de l’Etat ne sert à rien. Surtout durant une année aussi difficile du fait de la Covid-19. Je pense que ça commence à se sentir, mais le meilleur est à venir. Parce que la vision que le Chef de l’Etat a sur cette zone est quelque chose d’énorme. Et c’est cette vision là que nous essayons de traduire dans les faits. Pour rester dans l’actualité, nous pouvons parler de l’emploi. Aujourd’hui, la place portuaire de Kribi, c’est au moins 3000 emplois directs et indirects. J’aime souvent à dire que si dans une petite bourgade comme Kribi, vous prenez ce qui est déjà injecté par mois à titre de salaire versé à des agents qui travaillent, ça approche le milliard. C’est dire qu’il y a véritablement de la richesse qui se crée ici au bénéfice du Cameroun tout entier.
En parlant d’actualité, où en est, à ce jour, avec le chantier de la phase II du Port en eau profonde de Kribi ?
Je voudrais d’abord rappeler que la phase II du port consiste à construire 700 mèt...