Lady Ponce : en attendant l’Olympia

Après de nombreux reports dus aux mesures restrictives mises en place par le gouvernement français dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, le concert de Lady Ponce à l’Olympia de Paris a enfin une nouvelle date. Ce sera le 10 septembre 2022. Une année pour voir venir, et surtout pour reprendre du poil de la bête après bientôt deux ans de vie ralentie par la crise sanitaire. En pleine tournée médiatique, la chanteuse, figure-phare du bikutsi, a déjà entamé la préparation de ce show pour lequel elle réserve de nombreuses surprises et prévoit avant toutes choses la valorisation du patrimoine national. 
A CT, elle a parlé de ce grand rendez-vous à venir, mais aussi de ses projets mis en place pour maintenir allumée la flamme de la musique durant toute cette période marquée par la pandémie. Lady Ponce n’a pas chômé, entre ouverture d’un Complexe artistique à Yaoundé, participation à des shows en ligne sur invitation de chaînes de télévision musicales, et promotion de son nouvel album « Suprême » de 18 titres où se collectionnent des morceaux à succès et de nombreuses collaborations avec Richard Amougou, Roger Samnig des X-Maleya, Sherifa Luna, Mel B, entre autres. L’opus sera disponible dans quelques jours en supports CD et USB. De quoi rassasier les fans en attendant l’Olympia l’an prochain.

Une nouvelle date a été fixée pour votre spectacle à l’Olympia. Pourquoi attendre une année ? 
Je me sens à l’aise et prête à affronter cette nouvelle date. J’ai eu plusieurs propositions de dates par l’Olympia et la maison de production PharEmpire, mais j’ai été catégorique, et je leur ai dit que je n’avais pas la force de faire l’Olympia en cette année 2021. J’ai traversé tellement d’épreuves et perdu des gens qui me sont chers. Il y a eu tellement de décès, et je suis sûre que tous mes fans, chaque Camerounais, chaque personne dans le monde a perdu au moins un proche des suites de cette tragique pandémie. J’ai voulu laisser cette année s’écouler afin que chacun puisse panser ses blessures et que nous puissions ensemble nous retrouver le 10 septembre 2022, pour valoriser la culture camerounaise à l’Olympia, donc à l’international. Les nouvelles affiches seront disponibles d’un moment à l’autre. Ce n’est pas parce que je vais faire l’Olympia dans un an que je vais priver mon public de spectacles. Entre-temps, je vais faire des shows, dont quatre dates en Europe avec mon orchestre, et je vais tourner beaucoup plus du côté des Etats-Unis.

Que représente cette salle mythique de l’Olympia de Paris pour une artiste bikutsi ?
Je vais à l’Olympia pour montrer à tous l’immense richesse de la culture camerounaise. Ce n’est pas pour Lady Ponce uniquement que j’y vais. Cela donne des points à mon CV, mais je vais dans cette salle pour représenter valablement les 10 régions du Cameroun, je vais célébrer notre pays. Je me suis également fixée pour défi d’être l’un des premiers artistes africains à remplir l’Olympia. Je suis allée à la Cigale, puis à l’Olympia, demain pourquoi ne pas aller au Zénith ? Je me donne des objectifs constamment. Il me faut continuer à travailler pour atteindre tous ces challenges.

Quels sont les défis rencontrés lorsque vous devez donner des prestations dans de telles salles aussi prestigieuses ?
En premier lieu je souhaiterais vivement le soutien du ministère des Arts et de la Culture, mais aussi des sponsors camerounais. Nous, les artistes pour ce type de projet, sommes obligés de nous sacrifier. Les prestations à l’Olympia coûtent 120.000 euros (plus de 78 millions de F), et j’ai eu un seul partenaire qui a contribué à hauteur de 30.000 euros. Et là je vais dépenser le double, car le confinement a été déclaré à un mois du concert alors que j’avais déjà payé les promotions. Les chaînes de télévision et de radio auprès desquelles j’avais payé la promotion ne vont pas me rembourser. J’avais déjà payé la salle pour les répétitions en France et au Cameroun où les deux orchestres, ainsi que les danseurs se préparaient. Nous sommes à des dépenses de près de 500 euros par jour pour la France et 100.000 F par jour po...