« Notre art a beaucoup évolué »

Major Asse, humoriste.

Vous célébrez cette année 15 ans de carrière dans l’humour. A quoi doit s’attendre votre public pour prendre part à vos côtés aux différentes activités commémoratives ?
Le public doit s’attendre à une rétrospective de tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent. Le menu du spectacle est calqué sur ce que j’ai réalisé depuis le début de ma carrière jusqu’à ce jour. Un peu de « Je suis noir et je n’aime pas le manioc » de Gaston Kelman, un peu de « Mon blanc à moi », et puis un peu de « Je t’aime moi non plus ». Un mélange de tous mes titres à succès. Et puis il y a le volet master class qui est lancé. Les jeunes sont d’ailleurs attendus. L’occasion aussi pour moi de me faire accompagner par mes amis de la scène comme Edoudoua non glacé, Moustik le Karismatik, Valéry Ndongo, Kaiser Show et l’aîné Narcisse Kouokam.
Après 15 ans de carrière dans le domaine de l’humour, vous êtes un témoin privilégié de l’évolution de ce secteur. Quelle appréciation faîtes-vous de toutes vos années dans l’humour et de votre profession en particulier ?
Je crois que l’humour a vraiment avancé avec la génération Essindi Mindja, Narcisse Kouokam puis, il y a eu un gros vide. L’humour à cette époque tendait beaucoup plus vers la bouffonnerie. Vous avez quand même aujourd’hui une nouvelle génération de jeunes acteurs de la scène de qui sont passés également par nos classes, en l’occurrence Charlotte Ntamack, Moustik Karismatik, Markus et Ulrich Takam. C’est une génération purement Stand Up avec un humour réfléchi, écrit et interprété. Et quand vous écoutez tous ces cadets, vous sentez qu’il y a du travail derrière. Je suis très heureux de les voir vivre de cet art aujourd’hui. 
L’humour camerounais s’exporte de plus en plus, à la faveur de plateformes comme « Le Parlement du rire » ou le « Jamel Comedy Club ». Comment vous êtes-vous adapté à ces nouveaux courants ?
Tout simplement parce que c’est un humour raffiné. Nous ne sommes pas les premiers à l’exporter. Essindi Mindja par exemple l’a fait avant nous. Il faisait de l’humour à textes. On s’exporte à présent parce qu’on a su s’adapter. Actuellement, on travaille avec des thématiques exportables comme le racisme, le terrorisme ou le mariage pour tous. Ce sont des thématiques internationales vendables. Il suffit juste du travail et du talent, et le tour est joué. Il est vrai que les web-séries ont pris de l’ampleur avec la crise sanitaire. Les artistes ne sachant pas où exprimer leur art, se sont lancés sur Internet. Moi je dis, les web-séries c’est bien, mais meilleur quand le scénario est bien écrit et correct. C’est une forme d’humour que j’aime bien et que je travaille de temps en temps.
A vos débuts, vous avez été formé et pris sous les ailes de professionnels. Comment rétrocédez-vous aujourd’hui cette main tendue aux jeunes humoristes ?
À mes débuts, j’ai eu la main tendue de la Ronde des poètes. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de dire merci à Jean Claude Awono, le « père », qui m’a appris la scène avec un texte d’Engelbert Mveng. J’étais encore en classe de Première. Je pense aussi à Essindi Mindja. Pour mes 15 ans, je compte faire naître le projet de Major TV Show que je berce depuis deux à trois ans. En collaboration avec de jeunes talents, je crois que d’ici novembre, il verra l...

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