Dédicace : l’autorité des fons à reconstruire

Pour Tatah Humprey Mbuy, prêtre catholique à l’archidiocèse de Bamenda et auteur de l’ouvrage intitulé « fons of « traditional Bamenda » and partisan politics in contemporary Cameroon », les fons dans le sens du terroir, sont des « institutions sacrées et gardiens de la culture. » Ils servent de lien entre vivants et morts-vivants. Ils ont par conséquent le statut d’êtres spirituels. Et devraient être de ce fait apolitiques.
Son ouvrage, qui prône un retour aux valeurs traditionnelles et culturelles profondes des fons a été dédicacé ce 14 août à Douala, en présence de fons, d’élites et forces vives de la région du Nord-Ouest. L’auteur précise : « Il y a un problème et ce problème nous a conduits à une sale guerre dont personne n’en veut. Quelle que soit la solution proposée, elle ne peut pas prospérer tant qu’il n’y a pas une vraie fondation. Et la fondation ce sont les fons. Les fons (…) incarnent le peuple. Ils sont des prêtres traditionnels. Mais beaucoup parmi eux ont abandonné leurs responsabilités et sont entrés dans la politique partisane ».
Pour restaurer la dignité des fons, l’auteur propose la mise en place d’un système de soutenabilité et de durabilité de ces derniers. Notamment leur autonomie financière à travers des contributions venant des élites et forces vives, ainsi que la restauration de l’autorité spirituelle des fons.
Position partagée par Nico Halle, avocat au barreau du Cameroun. Pour lui, le fon appartient au peuple et ne saurait s’ingérer dans les affaires ...