Un nouvel élan s’imposait

Alors que la pandémie mondiale née de l’apparition, fin 2019, du nouveau coronavirus est loin d’être vaincue, les pays-membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) se battent pour sortir de la récession dans laquelle cette crise sanitaire les a plongés depuis 2020. En effet, la sous-région a connu l’an dernier une croissance négative de -1,7%, contre un taux de 3,3% initialement prévu avant la survenance de la pandémie. Et les perspectives à court terme, bien que favorables, n’incitent pas à l’euphorie. La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a d’ailleurs indiqué que la reprise économique serait faible en 2021 du fait de la persistance de la crise sanitaire et des retards enregistrés dans le déploiement des campagnes de vaccination. C’est pourquoi elle prévoit cette année un taux de croissance du PIB réel de seulement 1,3%.                                                                                                                      
A la crise sanitaire et économique qu’on déplore s’ajoute une crise sécuritaire qui touche des pays comme le Cameroun, le Tchad et la Centrafrique. Ces crises surviennent alors que la CEMAC avait rétabli les grands équilibres macroéconomiques marqués, entre autres, par un net recul des déficits publics des Etats en 2019. C’était suite à la mise en œuvre des 21 résolutions prises par les chefs d’Etat à Yaoundé le 23 décembre 2016, à l’initiative du président Paul Biya, afin de faire face aux fortes pressions subies par les économies de la sous-région exposées à un risque de nouvelle dévaluation du franc CFA consécutif à la chute drastique des cours des matières premières en 2014.                                                                                                                                                         
Bien plus, pour sortir de la crise économique causée par la pandémie actuelle, les pays-membres de la CEMAC, réunis à Brazzaville au Congo en mars 2020, dans le cadre de la troisième session extraordinaire du Comité de pilotage du Programme des réformes économiques et financières, avaient adopté un Plan communautaire de relance des économies post-Covid couvrant la période 2021-2025. Plus d’un an après, il fallait se retrouver pour évaluer l’efficacité des mesures en cours de mise en œuvre, apporter les réajustements nécessaires et donner une nouvelle impulsion à la stratégie commune au Cameroun, au Gabon, au Congo, à la RCA, au Tchad et à la Guinée équatoriale. C’est là tout l’enjeu et le mérite du sommet extraordinaire tenu par visioconférence que le président en exercice de la CEMAC, Paul Biya, a présidé hier. Alors que les résultats de ce qu’il a été convenu de faire après la réunion de Brazzaville ont été jugés « mitigés » et « fragilisés » par la crise sanitaire qui perdure, le président Paul Biya, toujours à l’avant-garde du combat, a bien montré la pertinen...