Mission difficile

La désignation de Mohamed Ibn Chambas en qualité d’envoyé spécial de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ne décrispe pas entièrement le climat politique en Guinée. Les Guinéens savent que cette désignation émane des décisions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO du 7 novembre dernier. De même, ils n’ont pas perdu de vue que l’émissaire de l’organisation sous régionale est un diplomate expérimenté qui a longtemps servi comme représentant du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
Il reste cependant qu’entre la CEDEAO et le colonel Mamady Doumbouya qui a pris le pouvoir à la suite du coup d’Etat militaire du 5 septembre dernier, des divergences persistent.  L’organisation sous régionale insiste pour que le président déchu, Alpha Condé, soit libéré par les militaires. Ceux-ci émettent un avis contraire.la CEDEAO propose également une transition courte à la Guinée, à savoir six mois afin d’organiser des élections et remettre le pouvoir aux civils. Il est évident que le président de la transition, le colonel Mamady Doumbouya, ne partage pas cette option puisqu’il ne l’a pas approuvée.  Le président de la transition n’approuve pas non plus le durcissement des sanctions individuelles contre les militaires au pouvoir. Autant de différences qui rendent difficile la mission de l’envoyé spécial de la CEDEAO. 
Certes, depuis le coup d’Etat du colonel Lansana Conté en 1984 en passant par celui de capitaine Moussa Dadis Camara en 2008, suivis par ceux du général Sékouba Konaté ...