Accès à l’eau potable : pourquoi les perturbations persistent

La problématique des coupures d’eau dans quasiment toutes les localités du pays se pose avec acuité depuis plusieurs mois déjà, si ce n’est des années. Ces coupures sont si récurrentes que les populations, dans leur ensemble, ont adopté des systèmes alternatifs. En ville comme en campagne, chacun y va selon ses moyens et ses astuces.
Ce 23 mars au quartier Mvog-Ada à Yaoundé par exemple, Berthe Nzié, ménagère, un seau d’eau sur la tête et un bidon de 10 litres dans une main, sort d’une source où elle est allée s’approvisionner. « Les robinets de chez moi sont à sec depuis plus de deux semaines. Cette source d’eau est la seule option que j’ai en ce moment pour me laver, faire le ménage et même pour étancher ma soif », déclare-t-elle. Comme elle, une dizaine de personnes munies de bidons et de seaux s’impatientent « Je suis là depuis 5h du matin, ça coule très lentement et les gens viennent avec plusieurs récipients et veulent les remplir tous avant de passer le relais au suivant », se lamente Joël Koulagna. 
Au quartier Tsinga, les populations aux revenus moyens sont confrontées à la même situation, à la seule différence qu’ici, on peut profiter de la générosité d’une âme de bonne volonté qui a décidé de partager l’eau de son forage. « Pour aider les gens à avoir de l’eau potable, j’ouvre les portes de ma maison de 6h à 10h afin qu’ils puisent quelques litres », déclare ce bienfaiteur. Dans ce même quartier, Houaïlou, un autre habitant a installé dans sa maison un cubitainer de 2000 litres. Ce qui lui permet de faire des réserves d’eau pour pouvoir faire face aux coupures. Son voisin, Boubakari, un autre père de famille sans grands moyens, gère ses réserves avec des bidons et autres récipients. Seulement, les 1000 litres qu’il peut réserver ne tiennent que cinq jours. Donc si la coupure est plus longue alors, il sera obligé de faire comme tous les autres en se rendant à la source d’eau.
Aux sources de cette situation causes variées...