Lire à Douala : « Savoirs et patrimoines » en héritage

Hier, 4 avril 2022, l’équipe de « Lire à Douala » était dans les lycées de New Bell et Akwa Nord pour les premières rencontres auteurs-élèves de la 6e édition du festival. Y ont ainsi pris part les Camerounais Mutt-Lon, Joseph Mbarga, Blick Bassy, et le Togolais Sami Tchak, les quatre écrivains invités cette année. Ils ont parlé de leur jeunesse, leur amour pour la lecture et l’écriture, leurs parcours et leurs livres. Une activité de transmission et d’émulation devenue habituelle dans le chronogramme du festival au fil des années. Une activité qui rentre particulièrement en droite ligne du thème de l’édition lancée le 3 avril à Douala : « Savoirs et patrimoines ».
Une thématique qui justifie le choix d’auteurs comme Mutt-Lon, dont le talk a ouvert le festival dimanche. L’auteur du très acclamé « Ceux qui sortent dans la nuit » (CLE, 2013), prix Ahmadou Kourouma 2014, a dans ses trois romans déjà publiés des thèmes récurrents comme la quête identitaire, la réappropriation du legs ancestral abandonné à cause de l’acculturation ou la déculturation. Un legs qui selon l’écrivain, « peut être porteur d’une révolution scientifique ». Le legs, historique cette fois-là, on le retrouve également dans « Les 700 aveugles de Bafia » (Emmanuelle Collas, 2020), dernière production de Mutt-Lon. Une œuvre romanesque adossée à un fait réel dont la grande majorité de Camerounais n’ont jamais entendu parler : la bavure médicale au sein de la subdivision sanitaire de Bafia en 1929 et qui a affecté plus de 700 personnes, alors que le Dr Jamot luttait contre la maladie du sommeil. « Je pense que le Dr Jamot mérite sa statue à Yaoundé au cœur de la ville, mais nous méritons aussi en retour de tout savoir quand il s’a...