Nkodo Si Tony : l’au revoir déchirant

L’artiste a ceci de particulier qu’il ne fait rien comme les autres. Un décalage dans le rendu qui produit parfois les succès les plus étincelants. Nkodo Si Tony avait cette audace rythmique qui a su le démarquer des autres, et créer la révolution dans le bikutsi. C’est pour saluer ce travail de près de quatre décennies que les membres de la famille artistique de Nkodo Si Tony ont mis leur cœur à l’ouvrage pour lui préparer des obsèques dignes de son statut de musicien, arrangeur, auteur-compositeur de légende. Hier vers 11h30, le cercueil en forme de micro a fait son entrée dans la chapelle de l’Hôpital central de Yaoundé, avec en fond un chant religieux sur le pardon et la miséricorde inspiré des psaumes. Les propos de l’Abbé Bikoula, officiant de la circonstance, résonne à l’oreille de l’assistance. « Il s’appelait, il s’appelle et il s’appellera toujours Nkodo Si Tony », lance le curé de la paroisse Sacré-Cœur de Mokolo, aux proches et amis de l’icône du bikutsi. 
C’est dans le recueillement que débutent les obsèques de l’artiste de regrettée mémoire, qui a quitté ce monde le 21 décembre 2021 des suites de maladie, à l’âge de 62 ans. La famille artistique de Nkodo Si Tony, mais aussi des personnalités et des fans anonymes, ont tenu à être présents en grand nombre pour honorer la première étape de ces adieux à celui qui aura révolutionné le rythme bikutsi par son audace et sa pertinence. « Il savait distiller la bonne humeur. On se souviendra de lui comme un artiste qui ne s’embarrassait pas de longs textes », poursuit l’Abbé Bikoula. Des dires que plusieurs personnes dans la foule accompagnent, comme dans une chorégraphie bien exécutée, d’un hochement de la tête en signe d’acquiescement. 
Au terme de l’homélie, le cortège porté par une fanfare reprenant de manière acoustique «