Matériaux locaux : un mur de préjugés

Briques de terre, bois, argile, bambou, tuiles, etc. sont des produits disponibles au Cameroun pour le bâtiment, mais leur utilisation est à géométrie variable.

Depuis 2014, une circulaire du Premier ministre, chef du gouvernement,  impose les autorités contractantes à incorporer les matériaux locaux dans la construction d’infrastructures publiques au Cameroun, notamment les immeubles administratifs de type R+1. Seulement, il peut parfois être difficile de définir avec exactitude ce qu’on entend par matériaux locaux de construction. Surtout lorsqu’on sait que même si les intrants sont importés, le ciment, les tôles et autres fers à béton sont fabriqués sur place. Mais si l’on veut parler des produits à base de terre ou de bois tels que la brique de terre, la tuile, le bois utilisé en construction, l’offre locale existe bel bien. D’ailleurs, aujourd’hui, on peut ajouter les carreaux, les pierres de revêtement,   dans le sillage des directives du chef du gouvernement, un partenariat a été mis en place entre la mission de promotion des matériaux locaux (Mipromalo) et le ministère des Travaux publics (MINTP) afin de faire connaître et promouvoir la présence d’entreprises de construction utilisant ces matériaux. Si cette disposition tarde à être implémentée par les administrations, les individus, eux, ne boudent pas beaucoup ces matériaux, surtout en milieu rural. On note d’ailleurs une percée en milieu urbain, notamment du fait des coûts abordables de ces inputs. 
Yaoundé, et ses environs par exemple, les constructions en matériaux locaux s’élèvent de plus en plus dans les quartiers. Au lieudit Nkolnda, c’est un projet mené par Mohaman Haman, architecte camerounais basé en France et spécialisé dans les matériaux locaux, qui a fait découvrir ce type de construction aux populations.  « On a fait la fondation normalement, puis on a commencé à élever les murs avec les parpaings, comme on le voit quasiment partout. Mais à peine un mètre plus haut, les briques de terre ont pris le relais », raconte un habitant du coin. Selon Mohaman Haman, ce n’est plus une lubie de construire ainsi en ville. « La promotion des matériaux locaux de construction est une réalité au Cameroun et beaucoup de Camerounais ont compris le bien-fondé de se lancer », assure-t-il. Et ceux qui se sont décidés à franchir le pas semblent satisfaits. « Au départ, je pensais à ces briques seulement comme ornement, notamment pour la façade principale de ma maison, parce que je supposais que ça coûtait cher. Mais une fois renseigné, j’...

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