Découverte : bienvenue à Koloniale Kamerun !

Au musée ethnologique de Berlin, le Cameroun a une place de choix. Il a tout un pavillon, spacieux, aéré et baptisé : Koloniale Kamerun. L'idée, à travers cet espace est la pérennisation du passé colonial de l’Allemagne au Cameroun qui s’étend de 1884 à 1919.  Dans la vitrine, la statuette Ngon-Nso qui va bientôt être retournée au pays. La décision de sa restitution a été annoncée, le 27 juin 2022, à la suite de plusieurs séances de travail entre les responsables du musée, des activistes, les historiens camerounais et allemands. Le travail portait sur l'histoire d'acquisition de la statuette et ce qu'elle représente pour le peuple d'origine. Les Nso la vénéraient comme une déesse et ils croient que son retour peut contribuer, spirituellement, à apaiser les cœurs et ramener la paix dans la contrée, agitée par les troubles internes. Verena Rodatus, le responsable du pavillon Koloniale Kamerun, explique que Ngon-Nso a été dérobée à Kumbo en 1909, par un officier nommé Kurt Von Pavel. 
Au bon milieu du pavillon est exposé le trône du roi Njoya. Njoya Ibrahim, le charismatique souverain qui a contribué à la promotion au peuple de Bamoun ! Le récit de l’arrivée de cette pièce est rocambolesque. Verena Rodatus raconte que l’empereur allemand Guillaume II fêtait son anniversaire et souhaitait avoir le trône du roi comme cadeau. Pour contourner l’humiliation et esquiver un antagonisme inutile, le roi ordonne qu’un trône semblable soit confectionné pour l’empereur. Mais lorsque le Blanc envoie chercher le présent le jour convenu, celui en confection n’est pas prêt. Le monarque, sous pression, est obligé de céder le symbole de sa puissance. Il embellit le déco...