Patrimoine culturel immatériel de l’humanité : le Cameroun joue sa partition

Le ministre des Arts et de la Culture, Bidoung Mkpatt, a récemment conduit une délégation camerounaise à la 9e Assemblée générale des Etats parties à la convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Session tenue au siège de l’institution onusienne à Paris. Le patrimoine culturel immatériel représente l'intangible (pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire) et les objets tangibles (instruments, artefacts) ou lieux qui lui sont associés. Les objets tangibles, artefacts, pourraient être considérés comme du patrimoine matériel. Dans le cadre de ses activités de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, chaque Etat partie s'efforce d'assurer la plus large participation possible des communautés, des groupes et, le cas échéant, des individus qui créent, entretiennent et transmettent ce patrimoine. Pour le sauvegarder, la première étape est la sensibilisation : aider les gens à le comprendre et pourquoi il est important. 

Monsieur le ministre, vous avez conduit à Paris au siège de l’UNESCO la délégation du Cameroun qui a pris part à la 9e Assemblée générale des Etats parties à la convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Quelles sont vos impressions au terme des travaux de cette Assemblée générale ?
Vous me permettrez de saisir l’occasion de cette interview pour exprimer au nom des membres de la délégation du Cameroun que j’ai conduite au siège de l’UNESCO à Paris, notre déférente gratitude à l’égard du chef de l’Etat dont le très haut accord donné nous a permis de participer à ce grand événement solennel et prestigieux. Nos déférents remerciements sont également adressés à M. le Premier ministre, chef du gouvernement pour la haute sollicitude marquée à propos des problèmes rencontrés. Dans la même veine, à travers le ministère des Arts et de la Culture, nous réitérons les remerciements du gouvernement camerounais à madame la directrice générale de l’UNESCO pour l’invitation qu’elle a bien voulu nous adresser et surtout, pour toutes les dispositions spéciales prises pour l’accueil et l’implication dynamique des membres de notre délégation aux travaux de ladite Assemblée générale. Par ailleurs, nous exprimons d’une part notre reconnaissance à Monsieur Ernesto Ottone Ramirez, sous-directeur général de la Culture à l’UNESCO puis à M. Lazare Eloundou Assomo, directeur du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, et d’autre part aux directeurs et experts des structures spécialisées de l’UNESCO ainsi qu’à toutes les personnalités qui, pendant les séances de travail et les divers échanges, nous ont permis de mieux consolider la mise en œuvre des dispositions des Conventions culturelles, les opportunités à saisir et à développer pour davantage contribuer avec efficience à la protection et à la sauvegarde du patrimoine culturel. Nous remercions par la même occasion monsieur l’ambassadeur de France au Cameroun pour les facilités accordées à propos des procédures complexes relatives aux visas de séjour des membres de notre délégation. Enfin, nous remercions monsieur l’ambassadeur du Cameroun en France, par ailleurs délégué permanent du Cameroun pour l’UNESCO à Paris et tous ses collaborateurs pour leur disponibilité ainsi que pour tous les accompagnements multiformes ayant permis une participation honorable de notre pays à la 9e session de l’Assemblée générale des Etats parties à la Convention UNESCO de 2003. C’est donc une impression de fierté et de travail bien accompli qui m’anime en ce moment. Ces sentiments se fondent sur le fait d’avoir effectué avec succès un certain nombre d’activités et d’actes qui ont assurément contribué à donner de la visibilité au patrimoine culturel camerounais. C’est un réel motif de satisfaction après avoir participé aux phases des différents travaux de la 9e Assemblée générale des Etats parties à la convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. La rigueur dans l’organisation des activités programmées, l’importance des thèmes abordés, l’implication harmonieuse des Etats parties dans les travaux des assises et la pertinence des résolutions adoptées permettent d’affirmer que les travaux de la 9e session de cette Assemblée générale ont été un succès mémorable. En effet, le Cameroun a ratifié le 9 octobre 2012, la Convention de 2003 relative à la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel dans un processus amorcé en amont par le chef de l’Etat, qui avait d’ores et déjà souligné la nécessité de faire davantage prendre conscience, à tous les citoyens et en particulier aux jeunes générations, de l’importance du patrimoine culturel immatériel et de sa sauvegarde. D’ailleurs, il a toujours rappelé lors de ses multiples adresses à la nation le rôle inestimable du patrimoine culturel immatériel comme facteur de rapprochement, d’échange et de compréhension entre les peuples et les nations. Le Cameroun est donc allé à la 9e session de ladite Assemblée générale dans le but de s’arrimer et de capitaliser au maximum les dispositions réglementaires de la convention de 2003, mais également pour contribuer de façon significative aux travaux de cette session. Il faut souligner à cet effet que le Cameroun effectue sans cesse à travers le ministère des Arts et de la Culture, des efforts pour être en phase avec l’UNESCO en vue de la consolidation toujours davantage des stratégies de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. 

Pourriez-vous préciser sommairement ce qui a fait l’originalité et l’importance de cette participation du Cameroun à cette Assemblée générale ? 
Il faut noter que la participation du Cameroun à cette Assemblée générale se situe dans la continuité de sa présence, mais marque aussi la fin de son mandat comme membre du comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Au cours de cette mandature et depuis quatre ans, le Cameroun qui était par ailleurs membre de ce Comité, est parvenu à soumettre un dossier de candidature pour son inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel au cycle de 2023 : il s’agit du « Nguon ». Au terme de son mandat, le Cameroun va capitaliser cette riche expérience acquise au sein de cette instance, et œuvrer dans la continuité des actions entreprises pour l’inscription effective des biens et éléments tant sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel que sur celle du Patrimoine mondial de l’humanité. Sans être exhaustif, j’évoquerais les dossiers du Cameroun en cours de candidature que sont l’élément « Nguon, rituels de gouvernance et expressions associées dans la communauté Bamoun » et le bien « Paysage culturel de Diy-Gid-Biy des Monts Mandara ». La présence de notre pays à cette grande rencontre participe du rayonnement de la politique culturelle camerounaise dans les instances internationales en charge de ces questions, notamment l’UNESCO. La participation des personnalités de hauts rangs et des délégués à cette prestigieuse réunion nous a permis aussi d’élargir le champ des perspectives de collaboration et d’avoir des échanges fructueux à propos de certains sujets clés, notamment : les critères d’accréditation des ONG comme organes consultatifs de l’UNESCO sur la Convention de 2003 ; la réflexion globale sur les mécanismes d’inscription sur les listes de la Convention et les révisions proposées aux directives opérationnelles ; l’utilisation des ressources du Fonds du Patrimoine culturel immatériel ; les révisions proposées au règlement intérieur de l’Assemblée générale des Etats parties à la Convention de 2003 ; l’élection d’une partie (12 personnes) des membres du Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel ; la proposition pour la célébration du vingtième anniversaire de la Convention en 2023. En substance, les échanges et le partage d’expériences entre les différents chefs de délégations, certains ambassadeurs et diplomates, les experts de renommée établie concourraient à la recherche de solutions adaptées aux problèmes communs concernant particulièrement la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. 

Vous avez été un membre du Comité actif à cette Assemblée générale.  Quelle a été votre réelle contribution ?
La tribune de la 9e Assemblée générale des Etats Parties à la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel nous a permis de développer lors de notre communication, les efforts fournis par le Cameroun sur le sujet d’une part et d’autre part de renouveler la volonté et l’engagement de notre Nation à accompagner la mise en œuvre de la Convention de 2003. Il nous a été donné de rappeler avec emphase l’importance et l’intérêt que les très hautes autorités camerounaises accordent au développement du patrimoine culturel en général et au patrimoine culturel immatériel en particulier. Il convient de relever les interventions remarquables des Etats parties sur l’avenir de la Convention de 2003 et sur la synergie avec les autres conventions, en l’occurrence les Pays-Bas, la Suède, la Suisse, l’Azerbaïdjan, la Pologne, la Tchéquie, le Brésil, la Jamaïque, le Panama, le Pérou, la Chine, le Japon, la Kazakhstan, la République de Corée, le Sri Lanka, le Botswana la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Rwanda, le Togo, l’Arabie Saoudite, le Koweït, le Maroc et bien ...

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