« Il y a une instabilité chronique dans nos clubs »

Selon vous, qu’est-ce qui explique la disette des clubs camerounais sur la scène africaine interclubs ? 
Je pense que l’organisation interne des clubs y est pour beaucoup. Il existe une instabilité chronique dans nos clubs. Chaque fois qu’un joueur a des qualités qui sont reconnues, la première chose à laquelle on pense est de l’envoyer en Europe pour gagner de l’argent. Il est difficile de nos jours de voir un joueur passer deux ou trois saisons dans un même club. Chaque année, les équipes de notre championnat renouvellent leurs effectifs à des pourcentages très élevés. Ce qui ne favorise pas le succès, ni la régularité à un certain niveau. Par exemple le Canon de Yaoundé que je connais et qui a tout gagné en Afrique et au Cameroun des années 70 jusqu’en 1980, a brillé par sa stabilité. Le groupe a été constitué peu avant 1970 avec quasiment les mêmes joueurs. 

D’autres facteurs peuvent-ils être avancés ?
Excepté les deux derniers exercices, il y a eu ces dernières années le phénomène des longues périodes d’inactivité des joueurs d’une première partie de la saison à l’autre ou d’une saison à l’autre. Quand les joueurs passent près de six mois sans compétition, il n’est pas évident qu’il retrouve la forme rapidement. Les pays africains qui ont des calendriers mieux élaborés et une meilleure organisation s’en sortent mieux et attirent aujourd’hui nos footballeurs. A une époque, c’était le scénario inverse. Aujourd’hui, nous avons des footballeurs camerounais qui prennent d’autres nationalités pour disputer des compétitions internationales. Ce sont des faits qui résultent de notre organisation tatillonne, irrégulière et le manque de moyens financiers aussi. Les joueurs mal payés par les clubs n’ont pas d’autre choix que de regarder ailleurs. 

Le Cameroun est-il en crise de talents ou d’ambitions de ses clubs ?
Les talents ne manquent pas au Cameroun. C’est le probl&eg...