Interview: «redonnons de l’âme à notre championnat»

Une dizaine d’années après l’annonce de la professionnalisation du football camerounais, on n’y arrive toujours pas. Quels sont d’après vous les obstacles à lever pour y parvenir enfin ?
Il faut mettre des bases saines pour arriver au professionnalisme. Elles commencent déjà par un cahier de charges qu’il faut remplir au préalable. On s’est empressé de lancer ce qu’on appelle « professionnalisme » en espérant que l’Etat allait donner de l’argent aux clubs pour gérer leur structure. C’était mal parti. C’était peut-être un choix de cœur. Il faut revenir à nos réalités. Donnons le professionnalisme aux clubs qui se mutent en société et qui ont les capacités de gérer une structure. Des clubs qui peuvent chercher des financements pour leur fonctionnement.

Au Cameroun, il y a au maximum cinq équipes qui peuvent le faire. Mais le reste, qui n’a pas le standing, ni les structures pour être appelées professionnelles devraient rester hors circuit. On peut donc les considérer comme semi-professionnels. A l’époque, en France, ces clubs étaient appelés promotionnels. C’est bien qu’on soit reparti à zéro. Il faut maintenant rester sur des bases claires, propres et sans état d’âme.

Faut-il sanctionner les clubs qui refusent de muter en Société anonyme à objet sportif et qui menacent toujours de bloquer le championnat en revendiquant des subventions étatiques qui ne devaient pourtant être versées que pour deux ans, à partir de 2011 ?
Il y a un minimum de critères à remplir, dont cette transformation en société anonyme à objet sportif. Si on fixe comme cahier de charges, certaines conditions, tant que vous ne les avez pas remplies, vous n’avez pas le grade de professionnel. On peut vous assister. C’est tout. Je pense qu’il faut être rigide dessus. A mon avis, si on est bien sérieux au départ, les gens vont suivre. N’appelons donc pas tout le monde club professionnel ni en première, ni en deuxième division.

A une certaine époque, les clubs camerounais s’imposaient sur la sc&egrav...