« Cette conférence a jeté les jalons de la culture à l’échelle mondiale »

Vous avez assisté à la conférence Mondialcult 2022 au Mexique. Quels en étaient les enjeux ?
Organisée du 28 au 30 septembre 2022, cette conférence faisait suite à plusieurs autres consacrées au même sujet. Je citerai la conférence de Mexico 1982, la conférence de Stockholm en 1998, la concertation régionale africaine de janvier 2022. Cette dernière visait l’harmonisation des contributions des Etats africains aux travaux de la conférence qui vient de s’achever. Globalement, il s’agissait pour les pays participants, de proposer des stratégies efficaces de consolidation des politiques culturelles, en vue de leur contribution au développement. Surtout qu’une frange importante des pays dans le monde ont encore des problèmes de développement qui se sont exacerbés par l’adversité de la conjoncture des diverses crises successives (économique, sanitaire due au Covid-19, etc.) qui les éprouvent. Fort heureusement, le continent se prend en charge à travers de nombreuses initiatives. A titre d’exemples, l’agenda 2063 de l’Union Africaine baptisé : « L’Afrique que nous voulons », accorde une place stratégique à la culture. En plus, l’acte de Ngorongoro inscrit le Patrimoine mondial africain au rang de moteur du développement du continent. Enfin, l’acte de Robben Island intègre l’exigence du développement durable dans le processus de la mise en œuvre de la convention du Patrimoine mondial. S’agissant de la conférence du Mexique, elle revêt une importance particulière, dans la mesure où elle jette les jalons de la culture à l’échelle mondiale, confrontée aux défis de l’heure : développement durable, changements climatiques, émergence de nouvelles pandémies, etc.

Quelle contribution le Cameroun a-t-il apportée à cette conférence ?
A ce sujet, j’ai eu le privilège de délivrer une communication sur le thème : « La Culture pour le développement durable », en insistant, d’une part, sur l’état de mise en œuvre au Cameroun des résolutions issues des conférences antérieures et, d’autre part, sur les voies à suivre pour atteindre les objectifs fixés. Concernant la mise en œuvre par l’Etat du Cameroun des résolutions des conférences antérieures, j’ai indiqué que celles-ci ont fait l’objet d’une attention particulière des autorités nationales avec notamment, la création d’un ministère entièrement dédié à la culture, en l’occurrence le ministère des Arts et de la Culture, l’insertion de la Culture dans les curricula d’enseignement, l’adoption et la promulgation de la loi N° 2013/003 du 18 avril 2013 régissant le patrimoine culturel au Cameroun, l’adoption de la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND-30) qui fait passer la Culture du secteur social à celui des biens et services, la loi 2020/0011 du 21 juillet 2020 régissant les associations artistiques et culturelles avec à terme la mise en place des compagnies, des unions, des guildes et des fédérations artistiques et culturelles d’envergure nationale. J’ai également relevé la promotion et la valorisation de notre patrimoine culturel avec la soumission de nombreuses candidatures à la reconnaissance universelle des biens et éléments du patrimoine national sur les listes de l’Unesco. Dans une vue prospective, j’ai plaidé pour une meilleure représentativité du patrimoine africain sur les listes de l’Unesco, pour la transformation numérique et la digitalisation du sous-secteur, à travers l’entremise des industries culturelles et créatives. Bien évidemment, les relais de la coopération culturelle dans la région Afrique doivent être dynamisés et articulés autour de la coopération mondiale.

Que retenez-vous principalement des travaux de cette conférence ?
Aux noms des membres de la délégation que j’ai conduite et au nom de ma modeste personne, d’adresser notre déférente gratitude au chef de l’Etat pour la très haute sollicitude qu’il a marquée à travers son haut accord pour la participation du Cameroun à cet important évènement. Nous exprimons nos déférents remerciements à Monsieur le Premier ministre, chef du gouvernement pour les hautes directives données qui ont permis la finalisation des phases préparatoires et les procédures dans les délais. Nous exprimons notre déférente reconnaissante à Madame le directeur général de l’Unesco, aux responsables de cette prestigieuse institution et aux très hautes autorités de Mexico pour l’accueil, l’implication dynamique de la délégation du Cameroun aux travaux, et pour le succès mémorable qu’a connu cette conférence mondiale. J’éprouve un sentiment de fierté, de satisfaction et de travail bien accompli au terme des assises de cette conférence mondiale. Nous avons accompli avec succès les activités retenues, et porté haut les valeurs de notre culture à Mondiacult 2022, dont le modèle d’organisation, la pertinence et la qualité des thèmes abordés, et la rigueur du déroulement des assises ont constitué pour ainsi dire un succès retentissant. Dans la vision de son Excellence Monsieur Paul Biya, président de la République, chef de l’Etat, il avait déjà été souligné la nécessité de faire davantage prendre conscience, en particulier aux jeunes générations, de l’importance de la culture pour le développement durable. Il a constamment attiré l’attention sur le rôle inestimable de la culture comme ciment de l’unité nationale, facteur de rapprochement et d’échange entre les communautés et les nations. L’Etat du Cameroun est venu à Mondiacult 2022 dans le but de s’arrimer et de participer à la synergie mondiale en faveur de la culture et du développement durable. Il a au...