Poisson d’eau douce : des étangs aux assiettes

La demande en poisson d’eau douce est de plus en plus grande dans la région du Soleil levant. Tilapias, silures et autres machoirons font le régal de quelques gourmets. Pour Sylvain Beye, pisciculteur dans le département du Lom et Djerem, la pisciculture rurale est une solution pour satisfaire les consommateurs de poisson d’eau douce. Jusqu'ici, cette activité a eu du mal à décoller dans la région. Mais, au fil des années, les jeunes s'y intéressent. A la tête d'une équipe dix personnes, Sylvain Beye a mobilisé des investissements importants pour mettre en place des étangs villageois, avec l’accompagnement de spécialistes. Ils se focalisent sur l’élevage de tilapia, encore appelé « poulet aquatique », l’un des poissons d’eau douce les plus prometteurs en pisciculture. Sa reproduction aisée en captivité, sa rusticité et sa plasticité en élevage, ainsi que sa capacité à être consommé avec toutes sortes d’aliments en font une espèce idéale. Cette jeune entreprise assure également l'élevage des silures. Ceux-ci présentent aussi une bonne aptitude à la pisciculture, « mais leur reproduction est plus complexe en captivité et leur régime alimentaire plus exigeant en protéines nécessite un savoir-faire que tous les pisciculteurs n’ont pas »,  explique Sylvain Beye. 
Méthodes d’élevage 
La pisciculture en zone rurale s’appuie sur une technique simple : creuser un trou, le remplir d’eau, puis ensemencer des étangs en poisson. Pas besoin d’acheter des aliments. Les poissons à l’instar du tilapia se nourrissent de déchets agricoles. Cette forme de pisciculture ne coûte pratiquement rien, si ce n’est du travail. L'autre technique consiste à creuser des étangs et les aménager de sorte qu’ils puissent être vidangés afin de récupérer le poisson. D’autres pisciculteurs optent pour les bacs hors-sol. Les poissons destinés à l’élevage sont alors péché...