« Nos opérateurs économiques ont une bonne longueur d’avance »

Monsieur le ministre, depuis 2014, le Cameroun accorde des agréments au régime préférentiel de la Cemac à des chefs d’entreprise camerounais. Quel bilan peut-on dresser de cette opération à ce jour ?
Il est difficile de faire le point à date dans la mesure où nous sommes dans un processus. Le plus important, c’est de se poser la question de savoir pourquoi ces agréments et à quelle fin. Nous sommes dans le cadre d’un processus d’intégration qui a commencé au niveau sous-régional en Afrique centrale, dans le cadre de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, puis également de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. Mais, nous sommes passés depuis mars 2018, à un palier au-dessus avec la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine. Quand on dit intégration, c’est simplement le processus de la libre circulation des biens, des services et des personnes. L’objectif étant de constituer un marché où les biens circulent librement. C’est cela, la source de ces agréments. 

La mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine ne va-t-elle pas donner l’opportunité aux entreprises d’autres pays de concurrencer celles installées au Cameroun ? 
C’est justement pour éviter que la mise en place de cette structure ne serve de cheval de Troie à d’autres opérateurs que ceux installés chez nous et qui produisent à partir de nos ressources que cette initiative a été engagée. Car, l’enjeu est très important. Si nos chefs d’Etat se sont donné tant de peine et si nos opérateurs économiques s’attèlent à mettre sur le marché des produits répondant à un certain nombre de critères, notamment la qualité, si cet espace devait être finalement aux autres, nous aurions travaillé inutilement. Ce qui suppose que nous hypothéquerions les économies de nos pays. On doit se féliciter de ce que le Cameroun, le premier en Afrique centrale, ait compris cet enjeu, ...