« Un accélérateur de l’industrialisation de la région »

Vous venez de procéder  au raccordement du réseau interconnecté Est au réseau Interconnecté Sud. Quelles sont la signification  et la symbolique de cette opération ?
Il faut d’emblée faire observer que le raccordement de la région de l’Est au Réseau interconnecté Sud est la réponse du chef de l’Etat aux préoccupations exprimées par les populations de la région de l’Est en matière de fourniture en énergie électrique. Il convient de faire observer à cet égard que jusque-là, le système électrique de notre pays était constitué de trois réseaux distincts à savoir le réseau Interconnecté Nord (RIN), le réseau Interconnecté Sud (RIS) et le Réseau Isolé Est (RIE). Alors que les deux premiers réseaux sont alimentés par de l’électricité provenant principalement des centrales hydroélectriques, notamment Lagdo pour le RIN, Song loulou, Edea, Memve’ele et bientôt Nachtigal pour le RIS, le Réseau isolé Est quant à lui était jusque-là exclusivement alimenté par des centrales thermiques, et principalement par celle de Bertoua. Or, dans l’ancienne configuration du système électrique au Cameroun, cette région ne pouvait pas bénéficier de l’énergie électrique produite par les importants ouvrages hydroélectriques existants dans la partie méridionale du pays, notamment les barrages hydroélectriques d’Edéa, de Songloulou, de Memve’ele ; ceci, malgré la grande capacité de production desdits ouvrages. Une telle situation constituait un obstacle dirimant pour le développement industriel et socio-économique de l’Est, étant entendu qu’elle était alimentée principalement par une centrale thermique de faible capacité, soit seulement 15 MW. Elle a mis bien des fois les populations et les industries dans une situation inconfortable ; inconfort lié aux délestages réguliers, à une qualité approximative du service public de l’électricité et à l’impossibilité pour certains industriels  de transformer localement le potentiel des matières premières dont regorge pourtant cette région, notamment le bois et les ressources minières, entre autres.

Que va gagner la région de l’Est grâce à cette interconnexion, quand on sait que jusqu’ici, cette partie du pays fonctionnait essentiellement au thermique ?
Cette opération historique donne à la région de l’Est l’opportunité de bénéficier des énergies produites par les ouvrages hydroélectriques de Songloulou, Edéa, Memve’ele, et bientôt Nachtigal, ce qui permettra à ladite Région d’avoir une abondante énergie, une énergie de qualité pour le bien-être de ses populations et pour son développement industriel. Concrètement, au plan social, l’interconnexion de la région de l’Est au Réseau interconnecté Sud permettra de réduire considérablement les délestages et les rationnements auxquels sont confrontées les populations de ladite région, lesquelles bénéficieront désormais d’une meilleure qualité de service public de l’électricité. Sur le plan économique, elle induira une importante réduction des coûts liés à l’autoproduction d’énergie, tant pour les consommateurs domestiques, que pour les industries installées dans la région. Par ailleurs, cette mise en service constitue un véritable accélérateur de l’industrialisation de la région. Mais, il faut bien se le dire, au plan économique, cette interconnexion ne sera pas bénéfique à la seule région de l’Est, mais à tout notre pays. En effet, pour les finances publiques, la mise en service desdits ouvrages permettra de réaliser d’importantes économies budgétaires à travers l’arrêt de la centrale thermique de Bertoua, étant entendu que jusque-là, la facture annuelle du gasoil coûtait environ 12 milliards. Pour tout dire, le raccordement de la Région de l’Est au Réseau interconnecté Sud est un marqueur de l’histoire de la région de l’Est, un signal fort du nouveau départ pour son décollage socio-économique. 

Avec ce raccordement, les centrales thermiques qui alimentaient la région seront à l’arrêt, comment seront réutilisées les sommes économisées par rapport au carburant ?
Pour l’instant, le raccordement entraînera principalement l’arrêt de la centrale thermique de Bertoua ; ce qui, comme nous l’avons dit plus haut, fera bénéficier à l’Etat près de 12 milliards de F par an. Ce montant permettra un allégement de la compensation tarifaire auprès du concessionnaire ENEO et par voie de conséquence, de la dette de l’Etat vis-à-vis dudit concessionnaire. 

Il y a quelques jours, vous avez publié un communiqué informant l’opinion qu’il y aurait d’importants travaux de raccordement de la centrale hydroélectrique de Memve’ele au Réseau Interconnecté Sud (RIS), du samedi 12 au mardi 15 novembre 2022, soit quelques jours avant la cérémoni...