Les exploitants miniers laissent des trous béants après leur passage. De véritables dangers pour les riverains et les animaux.
Sous le soleil ardent, quelques jeunes de l’Alliance pour la promotion de l’éducation et le développement (APED) s’évertuent à reboucher le trou laissé béant environ un mois auparavant par un exploitant minier, dans le village Mali, arrondissement de Bétaré-Oya, région de l’Est. Le site est situé juste derrière des habitations. Seul le bruit d’une motopompe et les coups de pelle troublent le silence. « Nous sommes sur ce site depuis environ deux semaines », indique un des travailleurs. Les instruments rudimentaires utilisés par ces volontaires semblent bien impuissants, face aux énormes cratères. De temps en temps, entre deux coups de pelles, les jeunes regardent avec envie l’excavatrice du précédent exploitant, encore présente sur le site. Ils en auraient bien besoin pour aller plus vite. « Ce projet est né à la suite de nombreux de décès d’enfants enregistrés dans la mine, notamment par noyade. Nous avons décidé d’apporter notre contribution et d’aller au-delà des dénonciations pour mener une action concrète », explique Carmelo Febadi, le président de l’association. « Drôle de travail » pour les passants, que de voir ces gens combler un trou, alors qu’ici en général, on fait le contraire. Comme ces enfants, non loin de là, qui retournent encore les gravas abandonnés, en quête de pépites d’or. « Au départ, les riverains se moquaient de nous. Mais quand nous avons rebouché le premier trou, la population a commencé à percevoir l’intérêt de notre action. Les autorités de leur côté apprécient », affirme Carmelo Febadi.
Le principe est plutôt rudimentaire. Les volontaires de l’association, à l’aide d’une motopompe, drainent l’eau du mini lac engendré par le trou sur la motte de terre attenante, pour réorienter les gravas vers le trou, grâce au ruissellement de l’eau et aux coups de pelle. Cependant, la réalité du terrain est dure. « Au début, nous nous contentions de reboucher les trous. Mais avec le temps, nous avons connu des contraintes au niveau des charges. Notre association est encore jeune et nous n’avons pas de moyens. Voilà pourquoi nous avons trouvé une méthode pour rendre l’activité au minimum lucrative, pour supporter les charges. Car, en dehors du gravier, qui contient beaucoup plus d’or, la terre meuble au-dessus contient aussi une très faible quantité de minerai. C’est ce que nous essayons de recueillir grâce au tapis et qui nous permet d’assurer nos charges. Cela nous rapporte environ 20.000 F par jour, pour des charges évaluées à 18.000 F », déclare Carmelo Febadi. Par ailleurs, il faut mobiliser quatre jeunes environ durant deux semaines pour rebo...
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