Un discours de remobilisation

C’est un nouvel engagement solennel qu’a pris le président de la République vendredi soir à la fin de son message à la jeunesse. Un message de ralliement, mais aussi la promesse d’une implication renouvelée dans la quête de solutions aux problèmes des jeunes et à leur encadrement. « Je serai toujours à vos côtés dans ce combat salutaire. Celui de la réalisation de vos aspirations au progrès et à la modernité. C’est un combat que nous ne pouvons pas envisager de perdre. Je sais pouvoir compter sur vous. Vous pouvez compter sur moi. » Dans ce paragraphe placé à la fin du discours, le chef de l’Etat place les mots à retenir, en guise de résumé d’une adresse qu’il a voulue simple, franche, mais aussi plein d’empathie.
Vendredi soir, c’est plus que jamais le père qui s’est adressé à ses enfants. Dans un contexte difficile, Paul Biya a bien conscience que l’environnement est propice au découragement, au pessimisme. Mais l’homme d’expérience – 90 ans quand même ce lundi ! – va puiser dans la sagesse que lui confère légitimement son âge et sa longévité aux plus hautes fonctions de l’Etat, pour trouver les mots de remobilisation pour ses enfants. Il connaît évidemment bien leurs problèmes. D’ailleurs, il en a fait un cheval de bataille permanent, depuis son accession à la magistrature suprême. 
Et la remobilisation qu’entreprend le chef de l’Etat commence par un regard froid sur la réalité. Une série de crises a donné un sérieux coup de frein aux efforts de développement des Nations à travers le monde. Le Cameroun est l’un des pays les plus durement touchés. Car à côté de la crise sanitaire qui a bouleversé la vie sur terre depuis trois ans, à côté des effets collatéraux de la guerre en Ukraine qui touchent pratiquement toute la planète, le pays de Paul Biya doit faire avec une certaine persistance des menaces sécuritaires à certaines de ses frontières et dans certaines régions à l’intérieur de son territoire. Cette situation grève une part importante des ressources de l’Etat. Des ressources qui auraient dû être utilisées notamment pour améliorer les conditions de vie des populations. Dans ce contexte, les jeunes peuvent effectivement avoir l’impression que leur avenir est sombre, qu’ils n’ont pas de perspectives. Cet état d’esprit, le président de la République le comprend très bien. « Face aux crises multiples qui caractérisent le contexte actuel et aux difficultés qui en découlent, il est normal que, comme les jeunes du monde entier, vous puissiez vous sentir quelque peu désorientés. Il est normal que vous soyez tentés de vous laisser gagner par le doute, par la peur du lendemain », reconnaît Paul Biya. 
Mais une fois cette difficulté reconnue, il est bel et bien question de l’affronter en se donnant les armes efficaces. C’est le sens à donner aux mots de motivation prononcés vendredi soir par le père. Le chef de l’Etat rappelle d’abord aux jeunes qu’ils disposent de c...