Dédicace : et si Wouten m’était contée…

Toute ressemblance entre le personnage du roman « Wouten et la Case sacrée » et une princesse mboum née au 13e siècle, sur des terres situées au centre de l’Afrique, n’est absolument pas fortuite. Bien au contraire. Les deux auteurs de l’œuvre présentée ce 21 février à la Galerie Anne Kadji de Bonapriso-Douala, Anne Carine Tchoussik Ngalieu et Pascal Onana Ngoa, ont souligné l’ancrage de leur opus dans la réalité – bien qu’il s’agisse d’une œuvre de fiction par définition. En l’occurrence, dans la réalité historique. Avec l’histoire d’une femme charismatique, exceptionnelle, habitée d’un réel désir d’émancipation et, peut-être, portée par des rêves d’absolu.
Le roman, premier tome d’une quadrilogie annoncée, mêle donc habilement des faits, des lieux voire des trajectoires réels à une intrigue dont la princesse Wouten est le personnage central. Une princesse qui n’est pas du genre à attendre un prince charmant, qui défierait dragons et escaladerait donjons pour ses beaux yeux. D’ailleurs, s’il faut parler de faits d’armes, la fille du roi Koya et de la reine Vanafou en a à faire valoir. Elle qui ose chasser la panthère – ce qui n’est pas à la portée du premier venu, fût-il muni d’un arc et d’un carquois garni…
Notre princesse a donc du cœur, du courage, et sans doute ce petit supplément d’âme qui forge les destins grandioses. Une combinaison d’atouts rares, au vu desquels le lecteur comprend que la jeune femme ait pu passer avec succès des rites d’initiation, ait appris le métier des armes (dont on peut imaginer combien il était l’apanage des hommes il y a huit siècles) et gagné, pour ainsi dire, ses galons en la matière.
Pour les auteurs, Wouten était mue par une force intérieure, laquelle l’a amenée à « bousculer tous les codes de la tradition ». Une force sans doute difficile à contrôler, puisqu’elle la conduira à violer un interdit : p...