Pêche illicite : Kribi en eaux troubles

Plus de 50% de chalutiers opèrent frauduleusement. Et le poisson exporté par ces clandestins est estimé à des dizaines de tonnes.

Depuis quelques mois, le gouvernement camerounais a pris des mesures pour lutter contre la pêche illégale. Au large de Kribi, dans l’océan Atlantique, les forces de défense et de sécurité veillent désormais. Il n’est donc plus facile aux « voleurs de poisson » d’exercer leur métier sans peur. Il y a des années, des chalutiers d’origine étrangère dictaient alors leur loi dans les eaux camerounaises. En complicité avec certains opérateurs économiques camerounais, ces pirates, avec des navires illégaux et sans aucun document officiel, se retrouvaient dans les zones interdites à la pêche. Pour l’année 2022, plus de 50% de navires de pêche au large de Kribi opéraient frauduleusement. Et le poisson exporté par ces clandestins est estimé à des dizaines de tonnes. En début d’année, la Commission européenne avait interdit les importations de fruits de mer pêchés dans les eaux camerounaises ou par des navires battant pavillon camerounais. Le Cameroun était alors qualifié de non-coopérant dans la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée. Selon une enquête menée par Associated press, en 2022, 14 navires immatriculés au Cameroun, accusés de pêche illégale et non réglementée, étaient détenus par des sociétés étrangères.
Les chalutiers pirates rencontrés au large de Kribi ont un matériel de pêche moderne qui ne donne aucune chance aux pêcheurs artisanaux. « Ces gens ont des filets qui ramassent tout à leur passage. Et, il ne faut pas les rencontrer sur votre chemin. Sinon, vous êtes un homme mort », racont...

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