Ngaoundéré : une écrivaine devant la barre

Il y avait du beau monde le 20 juillet dernier au Tribunal de première instance de Ngaoundéré. Des curieux pour la plupart ont pris d’assaut, la voie publique qui jouxte le palais de justice. Pour la grande majorité, ils viennent du village Idool, une bourgade située dans l’arrondissement de Bélel, département de la Vina dans la région de l’Adamaoua. Ils sont venus en nombre accompagner le « djaouro » Mohaman Ahman, chef de troisième degré d’Idool. L’homme avait la mine serrée, les yeux marqués. En face, le conseil de Mbarzouka Oummou Hani, auteur du roman « Mon père ou mon destin », paru chez MD Editions en mai 2023. On peut reconnaître dans cette foule, des membres de la famille de la jeune écrivaine, des lecteurs, des femmes et surtout quelques camarades d’école qui, comme elle, viennent d’obtenir le baccalauréat, session 2023. Il est 10 h lorsque l’affaire opposant la jeune écrivaine et le chef traditionnel est appelée. Le juge n’a le temps que d’identifier le « djaouro » Mohaman Ahman, présent. L’affaire a été renvoyée au 17 août prochain.
Au centre de l’affaire portée devant la justice, le tome 1 du roman « Mon père ou mon destin » dans lequel, le chef d’Idool, descendant de Sidi, fondateur dudit village conteste des fragments du contenu. Le 16 mai dernier, Mbarzouka Oummou Hani a organisé la cérémonie de dédicace de son livre à la salle des actes de la Communauté urbaine de Ngaoundéré. Une occasion pour elle d’afficher la satisfaction d’avoir accompli un rêve d’enfant : celui de devenir écrivaine. Seulement, quelques jours après la dédicace, des voix s’élèvent pour protester contre les « allusions » dans l’ouvrage.  « Ce roman porte atteinte à l’honorabilité de mon père e...