Performance : c’est le fonds qui manque

Le lait fait partie des denrées alimentaires d’importation qui préoccupent les pouvoirs publics depuis plusieurs décennies. La valorisation de la matière première locale fait face, malgré d’énormes efforts, à des contraintes multiples. Ces difficultés sont observées à trois niveaux. 
D’abord, celles liée à la fourniture d’intrants et à la production. Ici, le matériel génétique constitué de vaches laitières en capacité de production importante n’est pas toujours à portée des éleveurs. Bon nombre de vaches issues du croisement de zébus locaux ont en général une capacité de production quotidienne n’excédant pas cinq litres. Or, pour répondre à la demande nationale sans cesse croissante, il faut des races compétitives disponibles dans les principaux bassins de production. 
L’autre contrainte est relative à l’accès aux intrants alimentaires. Sur ce volet, les efforts des pouvoirs publics et des partenaires au développement pourraient juguler la transhumance qui donne lieu à de nombreux conflits agropastoraux dans les zones d’élevage. « Pour une filière laitière compétitive, il faut éviter le transbordement des animaux à travers le pays. Ceci entraîne entre autres, des risques de maladies et la non maîtrise des quantités de lait produites », explique Moussa Ibrahim, expert dans la production de lait dans la région de l’Adamaoua.  
Les difficultés d’accès aux financements ont été posées par les producteurs notamment des unités locales de production de lait à travers le pays. C’est le cas pour le centre de collecte de lait d’Idool dans la région de l’Adamaoua, qui exprime un besoin en appuis conséquents pour structurer son activité. Malgré sa production quotidienne de 700 litres de lait, cette structure estime pouvoir faire trois fois plus si des moyens adéquats sont fournis. Récemment, la Confédération nationale des &eacu...