Crypto-monnaie : un encadrement s’impose

Au plan de la règlementation monétaire, seuls deux Etats au monde ont déjà donné cours légal à une crypto-monnaie : le Salvador et la République centrafricaine. Jusqu’ici, « les autres Etats du monde ne lui confèrent pas ce statut et ne la règlementent pas comme telle, mais plutôt comme un crypto-actif », fait savoir Eric Pokem, sous-directeur des changes et des transferts à la direction de la Coopération financière et monétaire du ministère des Finances (Minfi). De fait, l’utilisation des crypto-monnaies au Cameroun et dans la zone Cemac se heurte à une absence de régulation. « Sur le plan communautaire, des réflexions sont engagées par les autorités monétaires et des marchés financiers, mais n’ont pas encore abouti à un cadre législatif pour l’encadrement des crypto-actifs. Sur le plan national, les avis sur la problématique de la crypto-monnaie restent partagés », a indiqué Gilbert Didier Edoa, secrétaire général du Minfi lors du récent séminaire de restitution du rapport de l’étude sur le développement de la crypto-monnaie et des activités basées sur le système de Ponzi au Cameroun.
En attendant la mise en place d’un cadre règlementaire, les institutions financières ont émis des alertes. La toute première mise en garde de la zone Cemac face à la montée des crypto-monnaies remonte au 19 octobre 2020, lorsque la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf) a publié un communiqué portant interdiction de ces crypto-actifs. 10 jours plus tard, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a signé un communiqué portant interdiction des opérations d’appel public à l’épargne par certaines sociétés non agréées installées au Cameroun. Ceci dans le but d’attirer l’attention du public sur les risques d’escroquerie financière liés aux placements effectués à taux de rendement exponentiels dans le cadre du trading sur les crypto-act...