Chute du Naïra : les affaires prospèrent à l’Extrême-Nord

Un fait a capté l’attention samedi dernier au lieudit Sékandé sur la route de Mora. Un véhicule de transport en commun roulant à vive allure sans aucun passager à bord. « Il est en train d’aller à Banki au Nigeria acheter de la marchandise. Il fait ce trajet deux fois par jour », renseigne un riverain. C’est en effet le quotidien de transporteur depuis quelques semaines déjà. « Dans la soirée, on lui a dit que le Naïra est en train de gagner en valeur, il s’est précipitamment rendu au Nigeria pour faire des achats », confie Ibrahima Taoussi, l’un de ses employés.
Depuis près de trois mois en effet, le Naïra, la monnaie nigériane, a chuté. Avant cette dévaluation, 1000 Naïra équivalaient à environ 500 Fcfa. La semaine dernière, 1000 Naïra se changeait à 350 Fcfa. C’est aussi vrai que le change varie d’un opérateur à l’autre, chaque partie voulant gagner. Dans tous les cas de figure, le Fcfa vaut bien son pesant d’or actuellement au Nigeria, au plus grand soulagement des commerçants camerounais qui se ravitaillent dans ce pays voisin, incontestable baobab économique en Afrique.
Depuis l’inauguration du marché international de Banki au Nigeria le 13 février dernier, c’est la ruée des commerçants de l’Extrême-Nord qui font des affaires juteuses en allant acheter les marchandises dans ce pays. Lors d’une sortie médiatique en fin de la semaine dernière, le gouverneur Midjiyawa Bakari de l’Extrême-Nord a rappelé aux populations que l’arrêté qu’il a pris il y a quelques années et qui interdit l’exportation des céréales reste en vigueur, question d’empêcher l’écoulement massif de ces denrées pour espérer gagner de gros bénéfices.
Ce qui frappe d’abord à l’œil nu, c’est le prix de vente du « Zoua zoua », le carburant nigérian qui est vendu dans toute la région de l’Extrême-Nord. Le prix du litre parti de 600 F à 500 F. Certains détaillant...