« Les sociétés traditionnelles ont beaucoup apporté à l’éducation »
- Par Alain Mazda
- 20 mars 2024 13:53
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Bruno Célestin Mah, auteur de « Iyawa Adamou, lamido parlementaire et précurseur de l’éducation dans le Mayo-Banyo (1942-1996) » paru en mars 2023 aux Éditions Monange.
Qu’est ce qui fait l’originalité de l’œuvre que vous venez de commettre ?
L’éducation formelle telle que nous la pratiquons aujourd’hui est une importation de l’Europe vers ses colonies d’Afrique. J’analyse dans mon ouvrage que dans les sociétés traditionnelles du Nord, l’éducation coranique était déjà fort développée. C’est dans ce sens que certains souverains envoyèrent les progénitures leurs esclaves à l’école du Blanc au détriment des leurs. Dans le lamidat de Banyo, le prince Iyawa Adamou est envoyé à l’école des « Nassara’en » et sortira titulaire d’un Certificat d’Études primaires et élémentaires en 1924. Les tensions entre l’administration coloniale et le pouvoir temporel en place de cette époque permirent sa désignation à la tête de cette chefferie. Lui-même bénéficiaire de l’éducation occidentale, il ne ménagea aucun effort pour encourager la scolarisation des filles et fils de son territoire de commandement. Le lamido Iyawa Adamou sans hésiter, octroya des bourses d’études sans discrimination tribale ni religieuse aux filles et fils de Banyo. Ainsi, plusieurs premières élites du Mayo-Banyo doivent leur ascension sociale à ce monarque éclairé.
Votre livre traite de l’apport de la chefferie traditionnelle dans la promotion de l’éducation. Comment cela a pu être le cas de la période d’étude de votre ouvrage ?
L’ouvrage traite de l’apport de l’autorité traditionnelle dans la promotion de l’éducation formelle. L’éducation au Nord Cameroun fut un travail de longue haleine. En 1924, l’administrateur colonial, Bru proposa que l’école occidentale soit complétée par l’enseignement coranique. Cette proposition fut rejetée par le Haut-Commissaire Marchand et ce n’est qu’en 1933 que l’école des fils des chefs fu...
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