Promotion du travail décent : il faut jouer franc jeu


Rendus au terme des festivités ayant marqué la 138e édition de la Fête internationale du travail, questionnons un peu notre rapport au travail. Tout ou presque tourne autour du travail. Depuis la nuit des temps, plusieurs citations et proverbes font l’éloge du travail. Cette activité qui transforme notre environnement, et qui est, avec la production des richesses, un indicateur de notre prospérité économique. Seulement, au-delà des aspects festifs, le travail connaît une révolution quasi permanente. En fonction de l’évolution du monde et des intérêts des grands groupes, le travail vit ou vacille. Dans les pays africains, au lendemain des indépendances, le travail salarié a transformé des vies. La fonction publique, les entreprises publiques et le secteur privé absorbaient, sans discriminer, une main d’œuvre encore rare et parfois bon marché. Le niveau de vie de la population a ainsi connu des pics. 
Et puis vint le boom démographique. Très vite, l’Etat providence ne pouvait plus donner satisfaction et les écarts vont commencer à se creuser. Le travail va devenir rare pour ceux qui étaient mécaniquement recrutés par les services de l’Etat et ses démembrements. Aujourd’hui encore, cette situation a été exacerbée par les conséquences du Covid 19 sur l’économie. Des entreprises à la trésorerie chancelante n’ont pas résisté à la bourrasque. Conséquence, dépôts de bilan et congés techniques à la pelle, avec tout le brouhaha qui s’en suit toujours. Le secteur public, lui, a tenu bon. Le salaire passe toujours, et pour certains, c’est l’essentiel. Même si le gouvernement ne cache plus les tensions de trésorerie qui inhibent son action. Dans un tel contexte, les partenaires sociaux savent toujours se retrouver autour de l’arbre à palabre connu, sous le vocable de dialogue social. Loin d’être une fête foraine, ce cadre de concertation permet aux employeurs et aux représentants des employés (les syndicats) de se parler sous l’arbitrage du gouvernement. C’est pourquoi le ministre du Travail et de la Sécurité sociale peut se satisfaire d’un climat social apaisé. Malgré cette paix des braves, le monde du travail est tout sauf un long fleuve tranquille. Il est même le cadre par excellence du stress. Avec la vulgarisation des outils de communication, les employés sont toujours plus exigeants. Et le patronat de plus en plus sur la défensive.
Au-delà de ce jeu de ping-pong, l’attitude des privilégiés qui ont un poste de travail intrique. Dans un contexte où l’emploi salarié n’est plus la chose du monde la mieux partagée, le comportement de certains Camerounais au travail laisse perplexe. Les plaintes viennent aussi bien des supérieurs hiérarchiques que des usagers. Le rendement n’est pas toujours au rendez-vous. Au moment où tout est mis en œuvre pour la promotion du travail décent, on est bien fondé de se poser la question de savoir si tout le monde joue franc jeu. En effet, passé l’enthousiasme de l’embauche, la nouvelle recrue devient très vite un bras mort. Entre absentéisme, retards dans le traitement des dossiers et intrigues, on a de la peine à reconnaître ce pétulant diplômé qui jurait être corvéable à souhait. Le plus souvent, il a beaucoup plus rendez-vous la fin du mois. Il vient au travail à 12 h, fais le tour des bureaux, s’assur...

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