Festival de Cannes : tapis rouge aux dames…

 
Cela n’était plus arrivé depuis de nombreuses années. Avoir une ouverture où les rôles principaux sont tous attribués aux femmes. C’est quasi inédit. L’Américaine Greta Gerwig à la présidence du jury de la sélection officielle, sa compatriote Meryl Streep, Palme d’or d’honneur, les Françaises Camille Cottin en maîtresse des cérémonies, Juliette Binoche remettante de la Palme d’honneur, Zaho de Sagazan, chanteuse du jour. La 77è édition de la quinzaine cannoise a ainsi donné le ton pour établir une démarcation nette entre les affaires de mœurs qui ternissent l’image du 7è art et ses valeurs. Cannes promeut les femmes et elles le lui rendent bien.
Le quinté du jour a assuré. Emotions et engagement étaient au rendez-vous. De la montée des marches jusqu’à la séquence protocolaire, pas de place pour l’ennui, avec elles. En campant presque à la perfection son personnage de maîtresse des cérémonies, Camille Cottin, par exemple, a donné le la par une prestation originale. Sorte de comédie musicale courte et intense. Certains redoutaient qu’elle n’improvise ou n’aborde le sujet qui fâche (Meetoo), mais elle ne s’est pas faite prier. « Les rendez-vous professionnels dans les chambres d’hôtel des messieurs tout puissants, ne font plus partie des us et coutumes du vortex cannois », tancera-t-elle dans son intro en faisant référence à l’affaire Harvey Weinstein qui défraie la chronique ici. Malgré sa présence en filigrane, elle ne fera pas d’ombre à la célébration de la présidente du jury et de la Palme d’or d’honneur. Zoom en capsules sur leurs carrières respectives, avec en bonus cinq minutes de standing ovation pour Meryl Streep et une interprétation du titre « Modern love » de David Bowie par Zaho de Sagazan pour le grand plaisir de Greta Gerwig.
En déclarant en chœur ouverte la 77e édition du festival de Cannes, Juliette Binoche et Meryl Streep ont poussé la porte ...