Cannes 2024 : à qui la Palme d’or ?

10 jours intenses. Des projections courues. Avec des applaudissements. Des coups de cœurs et des déceptions. La critique semble encore sur sa faim, à quelques heures de la clôture du festival. Il reste à peine 5 films en compétition à regarder. « Cette année, la sélection officielle reste très moyenne », lâche Isabelle Mbuyamba, journaliste culturelle et créatrice de contenus pour Radio Campus Bruxelles et le Ciné-club d’Isabelle. Elle n’est d’ailleurs pas seule à le penser ici. « On a des films avec un casting de prestige, mais dont le rendu est déplorable. Je pense à un film comme « Marcello Mio » avec Catherine Deneuve à l’affiche. J’espérais du grand art. Mais rien. En séance de projection presse, des confrères ont dormi, d’autres sont sortis au bout de 10mn », lâche une autre critique un peu exaspérée.
Dans la course à la Palme d’or, l’unanimité des pronostics des journalistes se porte sur le film de Jacques Audiard « Emilia Perez ». Un long métrage coup de gueule du genre telenovelas importée à Cannes. C’est aussi une problématique contemporaine transportée au grand écran, celle de la « transgenralité » et du narcotrafic produit à 21 millions d’euros. Si la démarche artistique de cette première comédie musicale, avec Selena Gomez, Zoe Saldana dans les rôles principaux, séduit, l’idéologie de la célébration des transgenres en arrière-plan gêne certains critiques.  Ils estiment notamment qu’en valorisant l’histoire de ce magnat du cartel mexicain qui décide de se transformer en femme, l’on promeut un genre qui fait une concurrence déloyale aux « vraies femmes ». D’autres y voient tout de même une bonne voie de sortie pour un esprit déjanté de la drogue mexicaine qui élabore un plan avec l’aide d’une femme de loi pour éviter la prison, le gel de ses biens mal acquis et l’élimination de sa famille.
Parmi les favoris au Graal cannois, « La femme à l’aiguille » du réalisateur suédo-polonais Magnus von Horn se positionne &eacut...