Accélération de la croissance : des actions audacieuses s’imposent
- Par Rousseau-Joel
- 15 juil. 2024 13:12
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Une problématique centrale n’a pas échappé à l’observation acérée des députés le 6 juillet dernier à Yaoundé, lors du Débat d’orientation budgétaire. Et, quelques jours plus tôt, pendant la présentation en commission, par le ministre des Finances, du Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme pour la période 2025-2027. Cette préoccupation vient du fait que ces dernières années, la croissance de l’économie camerounaise évolue en rase-mottes. Le constat que dresse le Document cité plus haut est sans ambiguïté. En matière de croissance économique et de transformation structurelle, lit-on, les actions menées ont certes permis de restaurer le niveau de croissance d’avant la crise de la Covid-19. « Toutefois, la dynamique actuelle reste en deçà du profil préconisé par la Stratégie nationale de développement (SND30) qui vise un taux de croissance annuel moyen de 8% dans l’optique de permettre au Cameroun d’accéder au stade de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure », précise la source. En d’autres termes, le niveau de croissance de l’économie se situe de manière structurelle entre 3 et 4%. C’est dire qu’en dépit de la transformation structurelle en cours, les résultats des actions menées en vue d’accroître la part du secteur secondaire dans l’économie ne sont pas encore suffisants pour permettre d’atteindre les objectifs de la Snd30 qui envisage de porter la part de la Valeur ajoutée manufacturière à 36,8% à l’horizon 2030. Bien plus, relève-t-on au ministère des Finances (Minfi), la dynamique de croissance reste fortement obérée par les contre-performances observées dans le secteur pétrolier (-2,1% en 2023 après -0,9% en 2022). « Cette situation devrait se poursuivre en 2024, avec une prévision de croissance du secteur qui se situe à -5,1%, en lien avec la baisse de production des huiles brutes de pétrole et du gaz », prévient le Document de programmation économique. Le secteur pétrolier, qui représente environ 6% du Produit intérieur brut (Pib), devrait donc rester sur une tendance baissière, en lien avec le recul de la production des hydrocarbures (pétrole et gaz naturel).
L’analyse du Fonds monétaire international n’est pas différente. Il ressort en effet de la déclaration faite le 3 juillet dernier par Kenji Okamura, Directeur général adjoint de l’institution et président du Conseil d’administration par intérim, que « la croissance économique globale [du Cameroun] est estimée à 3,3 %, soit un taux légèrement inférieur aux prévisions en raison de facteurs externes et internes, dont les perturbations des chaînes d’approvisionnement et des approvisionnements énergétiques et une diminution de la production de pétrole. La croissance devrait, selon l’institution de Bretton Woods, se redresser pour s’établir à 3,9 % en 2024 et rester supérieure à 4 % à moyen terme, dans le contexte du raffermissement de la demande intérieure et de la stabilisation de l’environnement extérieur. Dès lors se pose une question fondamentale au-delà de cet optimisme. Comment porter la croissance de l’économie camerounaise au-delà de la barre symbolique de 7% admise comme seuil critique à franchir pour déclencher un cercle vertueux ? À l’Assemblée nationale, les députés de la Commission des Finances et du Budget ont questionné « les dispositions envisagées par le gouvernement pour relever le taux de croissance annuel moyen de 8% tel que prévu dans la Snd30 », ainsi que « le réalisme de cette projection au regard des performances enregistrées depuis quelques années, lesquelles stagnent autour de 4% ». Selon le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, si le taux de croissance actuel est en dessous des projections contenues dans la SND30, c’est du fait « notamment des chocs endogènes et exogènes subis par le Cameroun ». Mais, malgré cela, a-t-il poursuivi, le gouvernement reste optimiste et maintient ces projections inchangées, au vu du contexte actuel de reprise économique. C’est dans cette perspective, a-t-il ajouté, que l’État multiplie les projets d’envergure afin de booster la croissance et de rattraper le gap constaté. Y a-t-il à ce sujet un calendrier d’exécution connu et contraignant ? En tout état de cause, pour atteindre le graal, des recommandations ont été formulées. Entre autres, l’élaboration d’un plan de mise en œuvre effective et de visibilité de la politique d’import-substitution pouvant se traduire par la création de grandes unités de production mécanisées, levier de la croissance ; l’achèvement de la réforme foncière en tant que préalable au développement véritable du secteur agricole ; l’interdiction totale de l’exportation du bois en grumes. Également préconisées, la réhabilitation et la restructuration de la Société nationale de Raffinage en vue de réduire le volume des produits pétroliers importés qui est la cause majeure de la sortie des devises ; la réalisation du projet de construction de l’usine de production locale de bitume ; l’entrée en service des autres turbines du barrage de Nachtigal dans les d&e...
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