« Il faut encourager les parents à briser les tabous »

Les chiffres du Comité national de lutte contre le sida, communiqués récemment font état de ce que les jeunes de moins 14 ans sont les plus infectés. Une situation qui inquiète et fait penser à la banalisation du sexe aujourd’hui. Avez-vous fait le même constat ? 
Les ado-jeunes sont une catégorie qui expérimente toutes les pratiques sexuelles. Il s’observe aujourd’hui en milieu jeune, des pratiques importées et non protégées. Cette vulnérabilité s’accroît avec la consommation des substances psychotropes qui s’observe avec cette cible. 
Qu’est-ce qui, selon vous explique cet état de choses ? 
Il faut aussi noter qu’avec la mondialisation et ses effets, les adolescents et jeunes sont précoces en matière de sexualité. Ils sont de plus en plus exposés aux médias et aux réseaux numériques, ce qui entraîne une adoption de comportements d’ailleurs surtout en matière de sexualité. Les jeunes se situent dans les registres nouveaux qu’ils ont reçus à partir des réseaux sociaux. Ce qu’il faut noter, c’est que ces pratiques se font souvent sans protection (préservatif). Et comme il n’y a pas de discussion entre les parents et les enfants autour de la sexualité, les jeunes s’informent à travers les réseaux sociaux et par les groupes de pairs. Plus grave, les jeunes aiment expérimenter ce qu’ils voient. 

La situation n’appelle-t-elle pas à repenser la notion de relation sexuelle au sein de la société camerounaise ? 
Je pense humblement qu’elle n’est pas à encadrer mais à encadrer. Dans la dynamique contemporaine, on ne peut plus empêcher un jeune d’avoir des rapports sexuels. Mais il faut tout de même encourager les parents à briser les barrières socioculturelles et les tabous avec leurs enfants et discuter autour de la sexualité. Les pouvoirs publics doivent intensifier la sensibilisation sur les questions de sexualité en insistant sur l’adoption des contraceptifs.

L’évolution de la recherche a considérablement réduit ...