Entreprises : ces faiblesses qui coûtent cher

Dans un village situé à une cinquantaine de kilomètres de Garoua, région du Nord, une entreprise spécialisée dans le bâtiment a gagné un marché de deux salles de classe pour un montant de 24 millions de F. Les travaux lancés en 2021 se sont arrêtés deux semaines plus tard faute de matériaux. Et pour cause : le chef de chantier, lui, avait arrêté de venir quatre jours seulement après le lancement des travaux, car il avait reçu l’information selon laquelle le dossier de demande de crédit déposé dans un établissement bancaire avait quelques problèmes et, par conséquent, les ressources financières attendues n’allaient pas être disponibles dans les délais. En fait, selon les responsables de cette banque, l’entreprise contractante n’était pas solvable. Elle avait encore des ardoises pendantes à la banque. Pour le lancement des travaux, elle avait dû utiliser le peu de matériaux qu’elle gardait dans son magasin. Cette entreprise a déjà grillé toutes ses cartes auprès des quincailleries de la place qui auraient pu lui prêter le nécessaire. Malheureusement, elle a toujours brillé par un esprit de filouterie vis-à-vis de ses partenaires. Conséquence : le chantier ne peut se poursuivre et les élèves de cette école vont continuer à prendre leurs leçons dans des conditions difficiles. « Ce genre de situation survient très souvent lorsque les responsables de l’entreprise n’ont pas assez de ressources propres pour mener les travaux. On le sait, l’État est solvable, même si parfois le paiement prend un peu plus de temps que prévu », explique Samuel Lawane, responsable d’une entreprise BTP.
Au lieu-dit « Village », à Douala, région du Littoral, un autre chantier de construction de deux salles de classe est à l'arrêt en raison de défaillances techniques. Le chantier, selon la mission qui l'a inspecté à mi-parcours, ne respectait pas certains canons professionnels. Il était présenté même comme « un chantier...