Cap Cameroun : en quête d’eau potable

Ce 28 novembre 2024, Matthew a bénéficié du dépistage gratuit du paludisme, de l’hépatite B et de l’hypertension artérielle. Mais il n’a pas d’eau pour avaler les comprimés offerts par l’équipe médicale en charge de la campagne de santé. C’est que Cap Cameroun (Douala VI), localité insulaire qui fait face à l’Atlantique, manque cruellement d’eau potable. L’île est submergée à chaque marée haute. Le quotidien et le mode de vie sont donc rythmés par les marées. Dans ces conditions, il est quasiment impossible de construire une pompe à motricité humaine et encore moins un forage d’eau potable. « Nous n’avons pas d’eau potable ici. Pour avoir de l’eau à boire nous en commandons à Douala ou Tiko, dans le Sud-Ouest. Pareil pour l’eau de ménage. Nous nous ravitaillons dans ces deux villes », explique Théodore Ambou, président de l’association des pêcheurs de Cap Cameroun.
Pour avoir de l’eau potable, les populations doivent mettre le prix. Acheminer un fût de 250 litres sur place coûte 5000 F. Soit 4000 F pour le transport jusqu’à Cap Cameroun et 1000 F pour l’acheminement, de la plage jusqu’au domicile. A cela s’ajoute le prix d’achat à Douala ou Tiko. En saison des pluies, l’eau recueillie offre une option aux populations. « On recueille l’eau dans des fûts et on essaie de la conserver. Ceux qui n’ont pas de moyens boivent de cette eau. Certains cuisinent et se lavent avec cette eau. On ne peut pas se laver avec l’eau de l’océan. Nous entrons en saison sèche. Ça devient plus difficile. Le seau de 10 litres pour le bain coûte 500 F », relève Théodore Ambou.
A Cap Cameroun, considéré comme la « capitale économique » de Douala VI, la bouteille d’eau minérale coûte 500 F. Le sachet d’eau coûte 100F si l’eau est glacée, et 50 F dans le cas contraire. 
Le manque d’eau potable n’est pas sans conséquences. Des maladies hydriques s&e...