Patrimoine culturel : ces succès à capitaliser

Après le Nguon, rituels de gouvernance et expressions associées dans la communauté Bamoun, voici le Ngondo, culte des oracles de l’eau et traditions culturelles associées chez les Sawa, qui vient d’être inscrit sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Une victoire diplomatique qui renforce le rayonnement de la culture camerounaise, et traduit le dynamisme et la méthode prodigieuse qui caractérisent le déploiement du ministère des Arts et de la Culture (Minac), adossés sur une politique de promotion et de valorisation de notre patrimoine culturel. En effet, juste un an après l’inscription du Nguon sur la prestigieuse Liste de l’Unesco, la culture camerounaise se hisse encore au plus haut, à travers la décision de retenir le Ngondo parmi les grands rendez-vous culturels et patrimoniaux du monde. Ceci grâce à l’encadrement technique apporté par le Minac à ces communautés, en vue notamment du montage du dossier, dont la procédure est rigoureuse et parfois contraignante.
Mais au-delà, la promotion du patrimoine culturel camerounais, à travers l’inscription de deux de ses éléments majeurs, est une opportunité à capitaliser. A ce sujet, la célébration de la 548e édition du Nguon, rituels de gouvernance et expressions associées dans la communauté Bamoun, a esquissé quelques pistes pouvant permettre de tirer bénéfice de notre riche patrimoine. A Foumban, épicentre des festivités, le village du Nguon a ouvert ses portes aux populations pendant une dizaine de jours. Les organisateurs ont proposé aux visiteurs, des activités variées allant des spectacles artistiques et culturels à la foire-exposition, avec une bonne trentaine d’entreprises, d’artisans, sculpteurs et autres restaurateurs. Un climat propice aux affaires nourri par la notoriété du Nguon, patrimoine immatériel. Dans ce contexte, les organisateurs ont tiré des dividendes, autant que les organismes impliqués, les populations, les commerçants, etc. Par ailleurs, les milliers de touristes qui ont séjourné dans le Noun au cours de cette célébration, ont offert une embellie aux établissements hôteliers et autres artisans, par l’achat d’objets d’art en vue de garder des souvenirs du Nguon. Les médias nationaux et internationaux ont également contribué à cette ferveur populaire, à travers des comptes-rendus étoffés et des analyses éclairées.
De manière incontestable, le patrimoine culturel camerounais a du potentiel. Bien plus, sa valorisation à travers l’inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, ouvre d’heureuses perspectives pour son rayonnement. Seulement, il est peut-être important de souligner que l’exploitation de cette opportunité est conditionnée par quelques préalables. En effet, la reconnaissance internationale et la notoriété acquises par notre patrimoine impose désormais une organisation plus sérieuse et rigoureuse. L’amateurisme n’a plus sa place à la coordination des activités autour de nos rendez-vous culturels. Le professionnalisme qui s’impose à nos communautés passe d’abord par une définition claire du programme des activités. En outre, il concerne l’innovation dans l’organisation, en intégrant de nouvelles activités à même de rehausser la culture, mais aussi de favoriser les retombées pour les communautés. 
Car, une problématique prospère au sein des communautés qui ont vu leurs éléments retenus comme patrimoine de l’humanité. Celle sur l’impact réel sur le développement local. Plus clairement, une certaine opinion avait pensé que l’inscription d’un élément sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité s’accompagnerait du déblocage d’une importante subvention, au bénéfice de ladite communauté. Or, ce que l’on confère à la culture, c’est une notoriété, une image de marque, facteurs majeurs à capitaliser pour s’offrir des opportunités.
Dans ce sillage, l’organisation des grands événements culturels déjà retenus sur la prestigieuse Liste, devront nourrir leur ingéniosité, en offrant aux visiteurs un circuit touristique par exemple, afin de valoriser les atouts naturels dont regorgent ces communautés, mais aussi de créer une plus-value au niveau local. En prenant le cas du Nguon par exemple, l’on peut, à l’occasion d’une édition du Nguon, imaginer un circuit touristique intégrant le Mont Mbappit à Foumbot avec son lac de cratère et son paysage luxuriant, le site des « sept pierres (Sambanguo) » à Njimom, lieu sacré où le fondateur du royaume Bamoun et ses compagnons scellèrent le pacte de la naissance du royaume, les tranchées aménagées pour repousser les attaques au 17e siècle ou le palais du roi Njoya à Mantoum dans l’arrondissement de Malentouen. 
A l’ère des Industries culturelles créatives -définies comme les secteurs d’activité ayant comme objet principal la création, le développement, l...

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