« On pourra vendre le kilogramme à 400 F »

Dans la loi de finances qui vient d’être promulguée, l’Etat a exonéré de TVA les farines locales (maïs, manioc, etc.). Quelle appréciation pouvez-vous faire de cette mesure incitative ? 
Cette mesure traduit le fait que le gouvernement est très attentif aux doléances formulées depuis plusieurs années. Nous disions que si nous ne sommes pas compétitifs, c’est parce qu’on importe des produits subventionnés ailleurs. Et lorsqu’ils entrent au Cameroun, ils bénéficient d’autres facilités. Du coup, cette double facilitation était effective, alors que nous autres acteurs locaux n’avions droit à rien. Or, en nous octroyant ces facilités, nous achetons des machines à des prix réduits, ce qui impacte le coût de production et la qualité des produits mis sur le marché. Je me réjouis du fait que le gouvernement, au-delà de cette exonération, a interdit d’accorder certains avantages aux produits qui ont des substituts au Cameroun, à l’instar du riz, des farines, etc. C’est donc une très grande mesure. Il y a cette exonération, mais il y a également d’autres mesures qui avaient déjà été prises. Notamment le fait que l’État va mettre en place des équipements de production. Le ministre de l’Agriculture parlait récemment de 1000 tracteurs qui vont avoir un effet sur le coût de production.
Dans la même lancée, le gouvernement a injecté 12 milliards de F pour développer les semences de manioc. Imaginez qu’on donne ces semences de bonne qualité aux producteurs. On passera d’un rendement de 14 tonnes à 35 tonnes à l’hectare, voire plus. Par conséquent, le coût de production va baisser, parce que la charge dédiée aux semences, qui est d’environ 250 000 F par hectare, sera enlevée. En procédant ainsi, on crée un cadre permettant à ce secteur d’être compétitif. J’encourage donc les autorités à faire en sorte que cette exonération soit effective.

Concrètement, qu’est-ce que cette facilité aura comme impact sur vos activités, notamment la production des farines panifiables ? 
Je le répète encore, l’exonération de la TVA est une bonne chose. Mais il faut voir du côté des équipements qu’on importe et ce qui est fait localement. Il faut un juste milieu. Quand on voit tout cela, en plus de l’exonération de la TVA, nous allons devenir une industrie d’une autre catégorie. Dans le cadre du projet dénommé Cluster Plantation Model que nous sommes en train de mettre en place et qui tend vers l’agro-industrie, il est question d’amener tous les acteurs à travailler ensemble, d’améliorer la qualité de nos produits, etc. Cette exonération va donc faciliter la mise en place de cette approche. D’ailleurs, je vous annonce que le sultanat de Foumban vient ...