« Cela ne dépendra pas seulement de lui, mais des parties en conflit »

Quel bilan faites-vous de la guerre entre la Russie et l’Ukraine ?
La guerre russo-ukrainienne, souvent appelée « guerre d'Ukraine », est un conflit post-soviétique majeur, mêlant dimensions militaires et diplomatiques. Elle oppose l'Ukraine, d'une part, à la Russie et aux forces séparatistes prorusses d'autre part. Ce conflit a débuté en février 2014, à la suite de la révolution ukrainienne, et a d'abord porté sur le statut de la Crimée et de certaines zones du Donbass, internationalement reconnues comme parties intégrantes de l'Ukraine. Après l’annexion de la Crimée par la Russie, une crise diplomatique s’est intensifiée fin 2021, avant que le conflit ne s’étende avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, accompagnée de l’annexion de quatre oblasts : Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson.
Aujourd’hui, le bilan humain est lourd. Selon le Wall Street Journal, environ un million de personnes – Russes et Ukrainiens confondus – seraient mortes ou blessées en deux ans et demi de guerre, avec un nombre de pertes russes deux fois supérieur à celui des Ukrainiens. Ces chiffres restent toutefois flous, car les deux parties gardent jalousement le secret sur les pertes exactes. Le quotidien américain estime à 80 000 morts et 400 000 blessés côté ukrainien, et à environ 200 000 morts et 400 000 blessés côté russe. Ce conflit est donc, à ce jour, l'un des plus meurtriers sur la planète.
En termes d’infrastructures, les dégâts sont colossaux : immeubles détruits, ouvrages d'art endommagés et sites culturels touchés. Sur le plan alimentaire, cependant, on observe des tendances contrastées. La FAO rapporte une baisse des cours mondiaux des céréales, du riz et du sucre, mais une légère augmentation des prix du maïs. Ces fluctuations s’expliquent par l’impact indirect de la guerre sur les chaînes d’approvisionnement et les exportations agricoles.

Quels changements pourraient intervenir avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ?
Donald Trump a affirmé qu’il pourrait résoudre le conflit russo-ukrainien en 24 heures s'il revenait à la présidence. Cette promesse de campagne, bien que spectaculaire, reste à mettre en perspective. Sa présidence pourrait certes influencer la dynamique du conflit, mais il est clair que cela ne dépendra pas seulement de lui, mais des parties en conflit.
D’ici à son investiture, prévue le 20 janvier 2025, les deux camps cherchent à consolider leurs positions sur le terrain. L’objectif est d’arriver à d’éventuelles négociations dans une posture stratégique favorable. Les États-Unis, qui continuent de soutenir intensément Kiev, envisagent une aide accrue pour renforcer les positions de l’Ukraine avant ces discussions. Cependant, il est peu probable que Trump pousse à une reconquête complète des territoires occu...