« Une opportunité de renforcer le dialogue avec l es investissements »
- Par Jocelyne NDOUYOU
- 20 mars 2025 12:54
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Louis Paul Motaze, ministre des Finances.
Monsieur le ministre, vous venez d'achever un Non-Deal Roadshow à New York, Boston et Londres. Que retenir de cette tournée ?
Ce Non-Deal Roadshow a été une opportunité stratégique pour renforcer le dialogue avec les investisseurs institutionnels et présenter les atouts macroéconomiques du Cameroun, ainsi que les opportunités de financement durable dans le cadre de notre cadre ESG (Environnement, Social et Gouvernance). Nous avons échangé avec des gestionnaires d’actifs de premier plan, qui ont manifesté un intérêt pour les investissements en dette souveraine et les infrastructures durables. Nous leur avons présenté nos principaux atouts, dont un taux de croissance économique de 4,5 % avec des projections pouvant atteindre 8% dès 2027 ; l’adoption par le Cameroun d’un cadre de financement durable aligné sur la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) ; une économie diversifiée et résiliente, non dépendante du pétrole ; un faible taux d’endettement, inférieur à 45 % du PIB ; un faible déficit budgétaire, inférieur à 1 % ; une bonne capacité de mobilisation des ressources internes avec des perspectives de croissance favorables via l’élargissement de l’assiette fiscale.
Ces investisseurs ont positivement accueilli le cadre ESG du Cameroun, avec des attentes sur la transparence et le suivi des projets financés. Ils avaient un besoin de communication accrue sur la stratégie macroéconomique. La stabilité économique du Cameroun est certes reconnue, mais des préoccupations subsistent sur les échéances de la dette, la gestion des arriérés de paiement et la transition politique à venir en 2025. Ils ont également marqué de l’intérêt pour une diversification des sources de financement, notamment via des placements privés et des garanties partielles pour réduire le coût des financements et des financements hybrides. Dans l’ensemble, cette tournée a permis de clarifier les attentes des investisseurs et de préparer la prochaine étape de notre stratégie d’accès aux marchés financiers.
En dehors des investisseurs qui connaissent plus ou moins le Cameroun, en avez-vous rencontré de nouveaux ? Si oui, se sont-ils montrés intéressés par la perspective d'accompagner le pays ?
Nous avons rencontré plusieurs investisseurs qui n’avaient pas encore une exposition significative aux titres camerounais. Ces gestionnaires d’actifs ont exprimé un intérêt pour le marché obligataire camerounais et la structuration de financements adaptés aux marchés émergents. Nous avons donc eu des échanges interactifs avec ces derniers. Leurs préoccupations ont porté entre autres sur l’origine de l’accumulation des arriérés sur la dette intérieure ; les contraintes du marché domestique des titres publics ; nos besoins de financement sur les marchés financiers internationaux ; le niveau des réserves de la banque centrale ; l’éventualité d’un nouveau programme économique avec le FMI ; la restructuration ou la reconstruction de la SONARA ; le risque politique avec les élections présidentielles de cette année.
Vous effectuez ce voyage alors que le pays a adopté il y a quelques mois un plan de financement durable. De quoi s’agit-il concrètement ?
Un cadre ESG (Environnement, Social et Gouvernance) ou encore Plan de financement durable est un référentiel qui guide l’État dans la sélection, le financement et la mise en œuvre de projets ayant un impact positif sur l’environnement et la société, tout en assurant une gestion transparente et responsable. Pour le Cameroun, ce cadre est structuré autour de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30), qui intègre des principes ESG dans les politiques publiques et les financements, avec des objectifs multiples. Il est ainsi question d’atténuer les changements climatiques, en visant la réduction de 35 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, avec des investissements ciblés dans les énergies renouvelables, l’agriculture durable et la gestion des déchets. Le deuxième objectif consiste à favoriser le développement durable, via l’intégration de critères sociaux et environnementaux dans les financements publics et privés. Attirer des capitaux internationaux, en conformité avec les standards ICMA pour les obligations vertes et sociales, pour augmenter l’attractivité du Cameroun auprès des investisseurs responsables est un autre objectif. Tout comme réduire les coûts de financement. En effet, l’adoption d’un cadre ESG peut permettre au Cameroun d’accéder à des financements concessionnels et à des taux préférentiels, en limitant la prime de risque sur ses obligations souveraines. En clair, le Cameroun veut mobiliser des fonds internationaux à travers des obligations ESG, garantir la transparence dans l’allocation des fonds et renforcer la traçabilité des projets financés via un registre des actifs ESG.
En avez-vous discuté avec vos interlocuteurs et quels sont les perspectives ?
Le Cadre ESG du Cameroun a été au cœur des discussions avec les investisseurs. Plusieurs institutions ont salué cette initiative e...
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