Définitions des politiques publiques, réformes des organisations publiques : pour une approche participative
- Par Jocelyne NDOUYOU
- 03 mars 2025 10:38
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Via le concept de cartographie citoyenne, Cyrill Edou Alo’o, Directeur général du Budget, en explique les bienfaits dans un article scientifique paru récemment.
« Pour un modèle de réformes dans les organisations publiques basé sur la cartographie citoyenne ». Tel est le titre de l’article scientifique produit par Cyrill Edou Alo’o, Ph.D en sciences de gestion, par ailleurs Directeur général du Budget au ministère des Finances. L’article est publié dans l’édition n°31 de « Revue camerounaise de gestion (Juillet-décembre 2024) », une publication semestrielle bilingue disponible en ligne et aux éditions Afrédit. En une cinquantaine de pages, comprenant des tableaux explicatifs, l’auteur travaille à démontrer que plus la cible d’une réforme est impliquée dans le processus, mieux la réforme porte des fruits.
En effet, Cyrill Edou Alo’o indique que cette production scientifique est le prolongement de sa thèse de doctorat Ph.D en sciences de gestion défendue en août 2023, intitulée « Comportement des contribuables face au paiement des impôts et gouvernance des finances publiques », dans laquelle il avait conclu que plus on implique les contribuables, plus ils font confiance au système de gestion des finances publiques qui s’améliore, avec plus de recettes engrangées, entre autres. « Le travail actuel vise donc à montrer la nécessité d’élaborer une cartographie citoyenne pour mieux impliquer les agents économiques, notamment les acteurs non étatiques », explique l’auteur. Et cette préoccupation prend pour prétexte les nombreuses réformes menées au Cameroun depuis plusieurs décennies dans le système des entités publiques, avec plus ou moins de succès.
Parmi ces nombreuses réformes, quatre retiennent particulièrement l’attention de l’auteur : la plateforme de dialogue sur la réforme des finances publiques, la politique nationale du genre (menées selon une approche participative) le système camerounais de décentralisation territoriale et la réforme des établissements publics (mise en place selon le modèle de Max Weber qui prône une séparation stricte entre les instances étatiques qui décident et les populations qui attendent les résultats).
Pour Cyrill Edou Alo’o, le modèle weberien, qui repose sur des valeurs telles que la hiérarchie administrative, le fonctionnement mécanique ou coutumier, des relations de travail impersonnelles, les qualifications professionnelles des agents et l’expertise prétendue ou avérée du leader, synonyme d’équation personnelle de ce dernier, etc., aboutit à un manque de légitimité des décisions prises ou réformes implémentées, à des conflits, au ralentissement de la croissance, entre autres, avec l’Etat qui est seul responsable face à toute situation. Les propos de Célestin Tawamba, président du Groupement des Entreprises du Cameroun (Gecam) le 26 février dernier à l’ouverture des premières Rencontres économiques du Cameroun, viennent, s’il en était besoin, étayer ce postulat de Cyrill Edou Alo’o. Le président du Gecam a en effet déploré le fait que les décisions liées aux investissements publics soient uniquement du ressort des décideurs. « Le moment est venu de reconnaître que la formulation des politiques publiques doit cesser d’être l’apanage des seuls fonctionnaires, certes compétents mais parfois déconnectés des réalités du terrain, pour devenir le résultat transparent de concertations entre tous les acteurs de l’économie », a-t-il précisé.
Le plus du modèle participatif
Cyrill Edou Alo’o, plaide pour l’adoption d’un modèle participatif dans lequel la démocratie libérale est de mise. L’auteur suggère ainsi une approche inclusive d’élaboration, de mise en œuvre et de suivi-évaluation des politiques publiques avec et autour de tous les acteurs concernés ou parties prenantes. « Il s’agit des pouvoirs publics, des partenaires te...
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