« La diversité est proche de la poésie »

Vous venez de commettre un recueil de poèmes : « La métaphore du vestige collectif ». Pouvez-vous nous aider à rentrer plus en profondeur dans la signification et le choix de cet intitulé ?

En tant que poète, j’ai choisi de travailler autour de cette figure de style qu’est la métaphore. Celle-ci rentre dans le sillage de la comparaison. L’ouvrage a une préoccupation principale, celle de comparer l’Europe et l’Afrique, au regard d’une certaine jeunesse africaine de plus en plus désœuvrée, et qui prend l’Europe, ou de manière générale l’Occident, pour le paradis. Cette idée de vestige collectif englobe donc la jeunesse africaine. La deuxième raison pour laquelle j’ai décidé d’intituler ce travail ainsi, est que je voulais remettre en avant le poème du même nom qui avait reçu le Prix Castello Di Duino en Italie (Ndlr : en 2010), mais également parce que c’est un poème qui porte l’ensemble de l’esprit de l’œuvre. Le recueil est la somme de poèmes qui reflètent cette Afrique qui sombre, quand à  l’opposé on a cette Europe qui grandit. Pendant que l’Occident organise des G7, les Africains cogitent avec la misère. On ne comprend pas cette stagnation, alors que le reste du monde avance résolument.

Dans cet ouvrage, on retrouve de nombreux thèmes. Pourquoi avoir opté pour une telle diversité de sujets, entre autres, immigration, politique ?

La diversité n’est jamais bien loin quand il s’agit de poésie. Avec des vers, on peut exprimer de nombreuses plages de la vie. Un ou deux vers vous suffisent à rendre l’essentiel d’un roman pourtant long d’une centaine de pages. Pour moi, un poème c’est un regroupement de mots-fleuves, de mots-océans, capables de dire en petite quantité tout ce que des centaines de mots veulent exprimer. Un poème selon moi, c’est un arrêt, c’est une ponctuation. C’est en réalité un roman en miniature. Pas étonnant que ce registre soit celui pour lequel j’ai opté. Il embrasse bien cette pluralité des thèmes, elle-même relevant de tout ce que j’observe autour de moi. Il fallait que j’exprime tout ce que j’o...