Consommation : la contrefaçon a la peau dure

Mercredi 10 juin 2020 était Journée mondiale anti-contrefaçon. Pas de manifestation organisée, mais le sujet est assez sérieux pour qu’on s’y attarde, tellement le phénomène tel une gangrène, est rampant dans notre société. Un tour effectué dans différents commerces laisse constater que ce phénomène prospère. Dans une parfumerie haut de gamme au centre ville de Yaoundé, difficile à première vue de faire la différence entre ces deux flacons de lait corporel, pourtant de la même marque. Toutefois, au niveau du prix, on voit vite la différence. Dans cette boutique du centre ville, ce produit est proposé à 47 000 F alors qu’au marché Mokolo, il coûte 20 000 F. Pour le client non-averti, impossible de savoir lequel des deux est l’original. Séraphine Ngando, propriétaire de la parfumerie rassure : «mon produit est d’origine. Je voyage une fois tous les deux mois pour me ravitailler en Europe», explique-t-elle. Selon la commerçante, le faux lait de toilette vendu ailleurs coule littéralement et décape. Or, pour le bon, « il faut le secouer un bon moment et il n’abime pas la peau », ajoute-t-elle.

Comme pour ce lait de toilette, plusieurs autres produits cosmétiques n’échappent pas à la contrefaçon. Notamment les savons, les shampoings et les gels douche. L’on retrouve aussi les rouges à lèvres, crayons, mascaras, phares à paupières, fonds de teint et autres parmi ces produits contrefaits. Une marque locale célèbre de cosmétique en a fait l’amère expérience. « Les spécialistes de la contrefaçon ont poussé l’audace en créant d’autres produits qu’ils vendent sous notre label avec nos photos », confie un responsable de l’entreprise. Le secteur pharmaceutique est également « gangrené par le phénomène», regrette une pharmacienne au quartier Tsinga à Yaoundé. Selon elle, la contrefaçon a causé un impact important sur l’activité, entraînant des pertes énormes chez les pharmaciens et même chez les grossistes. D’après elle, la plupart des pat...