Il faut s’arrimer au numérique

Le décès en pleine pandémie du coronavirus de Manu Dibango, une icône mondiale de la musique a été un terrible choc pour le monde artistique et culturel. En dehors de cette évocation  macabre, le secteur culturel est très lourdement touché par la crise sanitaire due au Covid-19. Certes, le Cameroun n’a pas opté pour un confinement total, mais la fermeture des salles de spectacles, l’annulation et l’interdiction des événements culturels comme les concerts et les festivals imposés par les mesures barrières, ont installé le secteur culturel dans une sinistrose sans précèdent. L’artiste musicienne camerounaise Lady Ponce aura du mal à se remettre de l’annulation de son concert prévu se tenir en avril dernier dans le mythique Olympia à Paris en France. La  situation  va rester « anormale »  encore pendant  longtemps, probablement jusqu'à la mise au point d'un vaccin anti-Covid-19. Il ne faut donc rien espérer de la programmation artistique et culturelle pour 2020. Entre temps, les artistes et les acteurs du monde culturel sont à la dèche et mettront du temps à se remettre de ce cataclysme. Maintenant que la fin de cette crise n’est pas pour demain, il faut réfléchir sur un « new deal culturel » en posant les questions essentielles. Comment sauver le foisonnement créatif et préserver l’apport économique du secteur de la culture ? Comment faire vivre la culture tout en respectant les mesures barrières et inciter le public à ressortir et à redécouvrir ensuite ? 
Il faut se dire que rien ne sera plus comme avant et il va falloir repenser l’art et la culture. Fort heureusement, le ministre des Arts et de la Culture a déjà amorcé la réflexion en réunissant courant juillet 2020 les principaux responsables des services centraux et extérieurs de son département ministériel dans l’optique de trouver quelques pistes de solutions pour faire revivre l’art. L’objectif est de ne laisser personne sur le bord de la route. En clair, il est question de repenser un nouveau modèle économique pour faire vivre les artistes dans le contexte actuel. La crise sanitaire que nous traversons ne devrait pas seulement être perçue comme une menace mais aussi comme une opportunité pour se réinventer. Au-delà de la nécessité de la mise sur pied par exemple d’un fonds spécial de soutien pour la résilience artistique face au covid-19, les acteurs de ce secteur ont besoin des projets de relance concrets, imaginatifs et mobilisateurs. Ils doivent être encouragés à s’arrimer au numérique afin d’exister autrement. Il va falloir changer de registre et de très nombreux comportements vont devoir être « réinventés ». 
Avec les plates-formes de streaming,  la culture « sur canapé...