« Nous poussons le public au questionnement »

Quelle technique allez-vous employer pour familiariser les participants à cette formation à la pratique de la performance ?
Le premier instrument de l’artiste performeur c’est son corps. Tout comme le chanteur a sa voix et le peintre sa main. Maintenant, l’objectif est de parler de tous ces instruments à des artistes qui viennent de divers horizons. Nous allons au fur et à mesure travailler sur la relation corps-espace pendant l’atelier. Ensuite, nous allons voir comment chaque artiste de par sa sensibilité ou sa discipline peut utiliser son corps par rapport à une création ou une inspiration.  
Qu’est-ce qui fait de la performance un art hors du commun ?
La performance, c’est un ensemble d’actions de la vie quotidienne. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de mise en scène ou de codes définis comme dans les autres formes d’art. Mais seulement, nous prenons dans les autres arts pour exprimer ce que nous avons à faire. Ceux qui décident l’art ont classé la performance comme une catégorie artistique. Parce qu’elle n’a pas de codes, de règles, la performance devient un art compliqué, bizarre, pour lequel la compréhension populaire est difficile, car les actions sont soit improvisées, soit sorties de l’ordinaire. En général, les actions de la performance sont celles de la vie. La manière dont les commerçantes classent les fruits dans un marché par exemple, c’est de l’art. La manière dont les commerçants crient pour interpeller les clients c’est également de l’art. Le performeur vient à son tour rappeler au public que tout ce qui se passe autour de nous peut être de l’art. Tout le monde peut faire de la performance. Mais, il serait important de reconnaître à quel moment une action devient activiste, politique ou poétique. 
On a parfois l’impression que la performance est faite pour choquer. Pourquoi ? 
Quand je fais une performance, je ne cherche pas absolument le sensationnel. En réalité, au début de ma carrière, quand je ...