Sites miniers : ces enfants qu’on prive d’école

Si la décision du Minmidt, interdisant l’accès des personnes mineures est unanimement saluée, sa mise en œuvre ne devrait pas être aisée sans la franche collaboration des parties prenantes.


Ce mardi 21 septembre 2021, la petite Sylvie, élève au CE2 à l’école publique de Kambélé III est bien présente en classe. Si elle avoue travailler souvent dans les mines aurifères  environnantes, depuis cette rentrée académique, ses parents ont préféré la laisser poursuivre sa scolarité normalement. Mais, ce n’est pas encore le cas de tous les élèves de l’établissement. Selon le corps enseignant, environ 300 apprenants, sur les 600 que compte habituellement l'établissement, ont déjà répondu présent. Pour nombre d’absents, il ne faut pas chercher bien loin pour les trouver. En effet, ils arpentent en majorité les différents sites miniers du village, réputé pour ses gisements d’or. « Ici, lorsqu’on balaie la maison, on ne jette pas la poussière dehors. On ne sait jamais ce qu’on peut y trouver », confie un habitant.  Lors du passage de CT, on pouvait encore voir de nombreux enfants errer dans le dédale de rues entre les différents puits miniers creusés. Des pancartes rappelant la récente décision du 30 août 2021 qui interdit l'accès des enfants mineurs aux sites miniers sont pourtant bien visibles à différents endroits, et même devant l’école. Mais elles semblent transparentes aux yeux de ces petites mains. D’aucuns sont plongés dans les mares d’eau boueuses à la recherche du précieux métal. Certains sont accompagnés de parents ou de proches. D’autres convoient sur leur tête des granulats récupérés sur le terrain pour être concassés. Ici, le « Nguéré » est une pratique qui consiste pour les riverains à descendre dans les trous laissés par les exploitants miniers pour récolter les restes de gravier pour en extraire de l’or. « On a interdit qu’on vienne ici ? Nous avons besoin de chercher de l’argent », lance un adolescent. Tous guettent le « Sassayé », terme utilisé selon les riverains, pour désigner le moment où les exploitants miniers consentent à laisser les populations locales descendre dans la mine. 
Selon Serge Hervé Bonogueno, directeur général de la Sonamines, cette entreprise, qui gère les intérêts de l'État dans le secteur de la mine solide, a engagé un recensement des enfants présents dans les sites miniers. « Nous sommes rendus à ce jour à plus de 600 enfants. Il faut tout de même préciser ici que les artisans miniers sont essentiellement nomades et s'installent dans une l...

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